Les collaborateurs étrangers dans les PME et ETI industrielles, une des réponses aux difficultés de recrutement ? Les collaborateurs étrangers dans les PME et ETI industrielles, une des réponses aux difficultés de recrutement ?

Ce qu'il faut retenir

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Les PME et ETI industrielles comptent 6 % de collaborateurs étrangers

Malgré les difficultés de recrutement, l’industrie est parmi les secteurs accueillant le moins de main d’œuvre étrangère, loin derrière la construction (13 % d’effectifs étrangers). Dans le détail, notre enquête montre une situation hétérogène : la moitié des entreprises répondantes (49 %) ont recruté des collaborateurs étrangers au cours des cinq dernières années. 
Ce sont les ETI et les grandes PME (de 50 à 249 salariés) qui y recourent davantage. Les PME de petite taille (de 10 à 49 salariés) étant moins concernées par les difficultés de recrutement.

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Les dirigeants privilégient le recrutement de main d’œuvre française, avant de recruter un collaborateur étranger

En général, les dirigeants de PME et ETI industrielles ne cherchent pas, de façon proactive, à recruter des collaborateurs étrangers. Ceux l’ayant fait évoquent deux raisons principales : 

  • L’opportunité de recruter le bon profil s’est présentée (citée par 62 % des dirigeants concernés), 
  • Par contrainte, en dépit d’un candidat français (citée par 43 % des dirigeants concernés). 

Cela explique le relativement faible taux de collaborateurs étrangers dans les PME et ETI industrielles (6 %)

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Depuis 2015, les difficultés de recrutement dans l’industrie se sont multipliées par 6

Depuis plus de 10 ans, l'industrie, tout comme le BTP, fait face à des difficultés de recrutement bien plus aigües que les autres secteurs d’activités. 62 % des dirigeants de PME et ETI industrielles ayant répondu à notre enquête disent y être confrontés régulièrement. Pour une majorité d’entre eux (64 %), les difficultés sont structurelles et antérieures au Covid.
A l’avenir, la baisse du nombre d'actifs (évolution démographique) et la dynamique d'emplois du secteur, accentueront les difficultés de recrutement observées actuellement. 

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Au sujet des collaborateurs étrangers, une majorité de dirigeants adoptent une posture pragmatique

On distingue 3 postures adoptées par les dirigeants : les « éloignés », les « réticents » et les « pragmatiques ». 
Les "éloignés" ne rencontrent pas de difficultés de recrutement et ne recourent pas aux collaborateurs étrangers. Ils représentent 23 % des répondants à notre enquête.
Les « pragmatiques » et les « réticents » rassemblent les dirigeants rencontrant des difficultés de recrutement. 
Les « pragmatiques » (52 %) ont recruté des collaborateurs étrangers au cours des cinq dernières années et comptent le faire à l'avenir. Ils sont favorables à plus d'immigration professionnelle. 
Les "réticents" (25 %) ne recourent pas aux collaborateurs étrangers, ne comptent pas le faire à l'avenir et ne sont pas favorables à plus d'immigration professionnelle.

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Les dirigeants perçoivent l’intégration des collaborateurs étrangers facile.

De l’avis des dirigeants ayant recruté des collaborateurs étrangers (60 %), l'intégration des recrues étrangères est facile.
Pourtant, elle nécessite bien souvent un investissement supplémentaire de la part des dirigeants.
Elle se réalise à travers trois domaines : la langue, le territoire (vecteur d’intégration résidentielle, sociale et locale) et l’entreprise (sa culture, ses équipes). 
Des dirigeants se sont attelés à accompagner les collaborateurs étrangers pour tout ou partie de ces domaines. Ces actions sont rarement formalisées dans un parcours d’intégration (7 % ont mis en place un dispositif spécifique d'intégration). De fait, seuls 35 % des entreprises formalisent des processus d’intégration des nouveaux collaborateurs, français ou étrangers.

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Les forces vives étrangères, entre autres, peuvent contribuer à la réalisation des ambitions de l’industrie française

Les PME et ETI industrielles ont particulièrement besoin de recruter des ouvriers qualifiés et des techniciens (cités respectivement par 74 % et 42 % des dirigeants industriels). Ce besoin devrait encore s’accroitre, compte-tenu des évolutions technologiques et de la réindustrialisation verte.
Pour répondre efficacement aux besoins actuels et futurs de l’industrie, le recours à la main d'œuvre étrangère doit être associé à d'autres leviers parmi lesquels : la formation – initiale et continue – aux métiers de l'industrie, ainsi que leur le travail sur l’attractivité, élément incontournable pour former les actifs et futurs actifs.