La Fondation MMA Entrepreneurs du Futur, en partenariat avec Bpifrance Le Lab, a réalisé un baromètre au sujet de la santé des dirigeants d’entreprise. Il comprend un focus sur les maladies longues ainsi que l’impact sur l’entreprise et les salariés.
Pour cette enquête, menée du 14 février au 26 mars 2024, 1 500 chefs d’entreprises, directeurs, gérants de TPE, PME et ETI, ainsi que membres de CODIR/COMEX ont été interrogés.
90% des dirigeants interrogés se déclarent en forme physiquement
Cette proportion a augmenté de 7 points depuis 2023. Cette tendance à la hausse a commencé après la crise Covid-19.
Lorsqu’interrogés sur les troubles physiques récurrents, 47% des dirigeants évoquent mal de dos, 38% évoquent les douleurs articulaires et 36 % les troubles du sommeil. 71% des répondants souffrent de troubles et douleurs, une situation exacerbée chez ceux en mauvaise forme psychologique pour 95%.
Santé mentale : les dirigeants de 18-24 ans et de certains secteurs sont plus en risque
Au global, 76% d’entre eux sont en bonne forme psychologique, une proportion stable par rapport à 2023. En réalité, des disparités sectorielles apparaissent : dans le secteur des transports, 39 % des dirigeants affirment avoir une santé mentale passable ou mauvaise. Ils sont 38 % dans l’agriculture et 29 % dans la construction.
Des chiffres à mettre en regard avec les tensions observées dans ces secteurs où les défaillances d’entreprises ont bondi en 2023. A l’inverse, les dirigeants de l’industrie affichent un bon moral avec 84 % indiquant une santé mentale bonne ou très bonne.
Près des deux tiers des dirigeants ne consultent un médecin qu’en cas de problème
27% effectuent des check-ups réguliers, notamment les plus âgés à 35% et ceux avec les plus d’ancienneté à 54%. Malheureusement, près d’un tiers des répondants (32%) ont renoncé à consulter un médecin au cours de l’année écoulée, principalement par manque de temps et pour privilégier leur activité professionnelle.
En termes de prévention, 82% des dirigeants ont pris des dispositions pour prévenir l’apparition de maladies graves. Les mesures les plus courantes incluent la reprise d’une activité physique régulière à 54% et une alimentation plus saine à 48%. Près de la moitié des dirigeants (49%) ont également souscrit une assurance professionnelle pour se couvrir en cas de problème de santé.
Parmi les dirigeants interrogés, 4% ont été touchés par une maladie longue
Les dirigeants de plus de 65 ans (12%) sont les plus concernés. Le cancer est la maladie la plus citée (35% des cas), suivie des maladies chroniques à 25% et des maladies cardio-vasculaires à 13%.
La majorité des dirigeants touchés par une maladie longue choisissent de parler de leurs problèmes de santé dans leur entourage professionnel (87%), principalement à leurs conseils (avocats, comptables, consultants) et à 38% à leurs collègues. Cependant, moins de 20% communiquent publiquement sur leur état de santé, et les dirigeants atteints d’un cancer sont plus enclins à garder l’information confidentielle pour 55% d’entre eux.
Pour plus de la moitié des dirigeants, la maladie n’a pas eu d’impact sur l’activité de leur entreprise
En termes de gestion quotidienne, 46% des dirigeants n’ont constaté aucun impact sur leur quotidien. Pour les autres, ils ont réorganisé leurs activités (29%) et délégué certaines tâches (25%). Dans la majorité des cas, les dirigeants n’ont constaté aucun impact sur leurs collaborateurs. Pour près d’un quart, cette situation a permis de développer un esprit d’équipe (24%) au sein de l’entreprise. Cependant, 21% ont constaté une baisse du chiffre d’affaires et une perte de clients.
Il est essentiel pour les dirigeants de prendre des mesures préventives pour maintenir leur santé et leur équilibre de vie. La santé des dirigeants est un facteur clé de la résilience et de la pérennité des entreprises, et cette étude souligne l’importance de la prévention et du soutien pour assurer un avenir serein et prospère pour les entreprises et leurs équipes.