Pour saisir pleinement la notion de performance globale, il est essentiel de préciser sa définition. Cela permet de détenir les clés pour diriger une entreprise de manière efficace, en visant un succès durable et équilibré.
En 2024, face au dépassement des limites planétaires et à l’accélération du dérèglement climatique nos modèles économiques traditionnels sont remis en question. Il devient alors crucial de redéfinir le concept de « performance ». Loin d’être devenue obsolète, cette notion doit être réévaluée et réinterprétée à la lumière des défis environnementaux et sociaux actuels.
Le CJD en partenariat avec Bpifrance Le Lab propose une définition de ce concept afin de fournir aux chefs d’entreprises les outils nécessaires pour intégrer pleinement la performance globale dans leur stratégie et leur gouvernance.
DEFINITION
Développée en 2002 par le CJD, la Performance globale est une approche pratique et pédagogique du pilotage des entreprises pour les chefs d’entreprise de TPE et PME.
Elle va au-delà de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) en tant que telle car elle intègre pleinement et de manière indissociable toutes ses dimensions : économique, sociale, sociétale et environnementale au cœur de la stratégie et de la gouvernance de l’entreprise.
Selon le CJD, la Performance Globale n’a donc de sens que si le dirigeant de l’entreprise intègre la performance économique en tant que résultante de la performance sociale, sociétale et environnementale.
LES COMPOSANTES DE LA PERFORMANCE GLOBALE
- La performance économique qui honore la confiance des actionnaires et des clients et se mesure par des indicateurs que sont le bilan et le compte de résultat.
- La performance sociale qui pose la question du bien-être des collaborateurs, la qualité de vie au travail, la formation, le développement des compétences, et l’engagement social de l’entreprise. Elle implique également un management éthique et responsable.
- La performance sociétale qui correspond au rôle de l’entreprise dans la société et sur son territoire. Cela comprend, entre autres, des pratiques de travail s’inscrivant dans le respect des droits de l’homme ainsi qu’un impact vertueux et mesurable sur son écosystème local et sur l’économie réelle. Cela implique aussi la promotion de diversité et de l’inclusion au sein de l’entreprise.
- La performance environnementale qui concerne l’intégration de l’entreprise aux écosystèmes et sa capacité à réduire ses impacts. C’est-à-dire la capacité de l’entreprise à compenser son impact, à contribuer à la régénération du monde vivant, à réduire son empreinte carbone, à gérer durablement ses ressources tout en respectant les limites planétaires, et à innover en termes de produits ou services écologiques.
PERFORMANCE GLOBALE ET RSE, QUELLES DIFFERENCES ?
La RSE se rapproche beaucoup de la Performance Globale telle que le CJD la définie. La différence entre les deux notions n’est pas tant sur le fond car les enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux sont présents dans les deux cas.
La Performance Globale consiste à faire de la RSE un élément obligatoire et pleinement intégré à la stratégie globale d’entreprise et non plus une annexe complémentaire
PERFORMANCE GLOBALE ET SOCIETE A MISSION, MÊME COMBAT ?
La Performance Globale et la qualité d’entreprise à mission sont deux modèles qui reflètent un même engagement des entreprises envers la société et l’environnement, mais ils diffèrent par leur approche, leur mise en œuvre et leurs implications légales.
Apparue plus récemment, la qualité d’entreprise à mission s’inscrit dans la législation en France avec la loi PACTE de 2019. Elle permet à une entreprise de fixer dans ses statuts des objectifs sociaux et environnementaux spécifiques comme partie intégrante de sa mission avec un engagement juridiquement reconnu. Les entreprises à mission doivent rendre compte de leurs progrès vers ces objectifs, ce qui offre un cadre plus structuré et formel à leur engagement avec des obligations de reporting et de suivi.
A voir aussi à Bpifrance Le Lab : « Guide pratique : se doter d’une raison d’être, devenir une société à mission »
DIRIGEANTS, POURQUOI FRANCHIR LE PAS ?
En se concentrant sur la Performance Globale, les entreprises encouragent l’innovation et l’amélioration continue. Cette approche et ces outils aident les entreprises à identifier et à gérer les risques, y compris les risques environnementaux, sociaux et de gouvernance. Les entreprises engagées dans la Performance Globale peuvent attirer et retenir des talents de qualité. Les employés étant de plus en plus désireux de travailler pour des organisations responsables et engagées dans des pratiques durables.
De nombreuses études, comme celle de France Stratégie*, ont montré que les entreprises axées sur la Performance Globale tendent à avoir de meilleures performances économiques à long terme. Elles bénéficient d’une meilleure gestion des ressources, de relations plus solides avec les parties prenantes et d’une meilleure réputation.
EN RESUME LA PERFORMANCE GLOBALE C’EST :
- L’inclusion des parties prenantes
- L’intégration de critères non financier
- Une vision à long terme et de la collaboration
- La durabilité et le respect de l’environnement
POUR ALLER PLUS LOIN
Lire l’étude du CJD en partenariat avec Bpifrance Le Lab sur la Performance Globale pour découvrir des exemples concrets et des cas d’entreprises ayant adopté cette approche.
Le Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) est un véritable action tank qui, par la force de son collectif, défriche des idées, mène des expérimentations, développe des approches, questionne les manières d’agir pour bâtir des entreprises plus responsables, plus durables et plus agréables.
En savoir plus sur : www.cjd.net
* France Stratégie : « Responsabilité sociale des entreprises et compétitivité, évaluation et approche stratégique », Janvier 2016