Enquête TPE et PME au premier semestre 2024 : le rebond se fait attendre Enquête TPE et PME au premier semestre 2024 : le rebond se fait attendre

Ce qu'il faut retenir

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L’activité des TPE-PME françaises est de nouveau attendue en ralentissement en 2024, dans un contexte de faiblesse de la demande

Le solde d’opinion sur l’évolution du chiffre d’affaires perd 10 points sur un an à +2, un niveau sensiblement inférieur à sa moyenne historique, alors que les carnets de commande restent peu garnis. La conjoncture est particulièrement difficile dans la Construction, le Commerce et les Transports, atone dans l’Industrie, alors que les services s’en sortent mieux. L’emploi résisterait mieux que l’activité cette année encore, en particulier l’emploi industriel.

2

La situation de trésorerie des TPE et PME françaises se stabilise

L’indicateur relatif à l’évolution récente de trésorerie, en dégradation continue depuis les points hauts atteints en 2021, interrompt sa baisse à un niveau supérieur à sa moyenne de long terme. Un quart des TPE-PME jugent leur trésorerie difficile, une proportion stable sur un an.

3

L’investissement poursuivrait son ralentissement cette année

43 % des TPE-PME ont déjà investi ou comptent investir en 2024, une proportion en baisse de 2 points sur 1 an. L’indicateur sur l’évolution des dépenses d’investissement perd 6 points sur 1 an à −9 et s’établit désormais sous sa moyenne de long terme (−4). L’industrie tire son épingle du jeu avec 57 % de dirigeants prévoyant des investissements, une part non seulement plus élevée que dans les autres secteurs mais aussi proche de sa moyenne de long terme à l’inverse des autres secteurs. 

4

Les investissements verts ralentissent également

28 % des TPE-PME en ont réalisé en 2023, une proportion en baisse de 7 points sur 1 an et de 14 points sur 2 ans. Le solde d’opinion sur l’évolution des montants investis cette année perd 3 points sur 1 an à +2. Interrogées sur leurs intentions au-delà de 2024, seules 26 % prévoient d’en réaliser.

5

En 2025, l'activité resterait peu dynamique

L’indicateur prévisionnel d’activité se stabilise à +16, masquant des disparités sectorielles. Les perspectives se dégradent notamment dans le Tourisme et les Transports et restent moroses dans la Construction et le Commerce. Elles s’améliorent en revanche dans l’Industrie et restent relativement porteuses dans les Services. L’emploi resterait plus dynamique que l’activité, l’indicateur prévisionnel s’établissant proche de sa moyenne historique, là où celui relatif à l’activité y est bien inférieur.

6

La faiblesse de la demande redevient le principal obstacle à l’investissement, devant le coût du crédit

L’accès au crédit, qui s’était durci depuis fin 2021, s’est stabilisé début 2024 et s’est même légèrement détendu du côté du crédit d’investissement. Le coût du crédit, qui était devenu fin 2023 le 1er obstacle à l’investissement en raison de l’envolée des taux d’intérêt accordés aux PME (passant de 1,4 % en avril 2022 à 5,2 % en décembre 2023), reste un obstacle majeur. Il est toutefois moins puissant qu’au semestre précédent (cité comme obstacle par 49 % des dirigeants en mai 2024 après 56 % en novembre 2023), alors que les taux d’intérêt accordés aux PME ont commencé à refluer (4,9 % en avril 2024). La faiblesse de la demande redevient ainsi le principal frein à l’investissement (52 %).