La conjoncture serait plus dégradée que l’an passé dans l’ensemble des secteurs à l’exception des Services, seul secteur dans lequel les dirigeants prévoient en moyenne une croissance positive de leur chiffre d’affaires. Les secteurs des Transports, du Commerce et de la Construction sont les plus affectés, avec un chiffre d’affaires qui reculerait de −1 à −3 % cette année. L’activité poursuivrait sa normalisation dans le Tourisme, après une phase de rattrapage post-Covid, pour retrouver un rythme de croissance plus proche de la tendance passée. Le chiffre d’affaires serait stable dans l’Industrie.
Évolution de l’activité par secteur
INDUSTRIE : Alors que l’activité connaîtrait un ralentissement marqué en 2024, l’emploi et l’investissement affichent une relative résilience. Un regain d’énergie est attendu en 2025, porté par l’agroalimentaire.
L’activité ralentirait de nouveau dans l’Industrie en 2024.
Le solde d’opinion perd 7 points sur le semestre et 12 points sur un an à +4, et s’éloigne ainsi fortement de sa moyenne de long terme (+17). En moyenne, les dirigeants prévoient une stagnation de leur chiffre d’affaires cette année, après une hausse de +1,2 % estimée en 2023. Le solde d’opinion sur l’activité est en baisse sur un an dans toutes les branches industrielles. L’industrie agroalimentaire (IAA) affiche un net ralentissement début 2024 (−17 points sur le semestre) mais reste la branche la plus dynamique avec une croissance moyenne du chiffre d’affaires anticipée à +2 % (après +5 % estimé en 2023) et un solde d’opinion relativement proche de sa moyenne de long terme. L’indicateur d’activité recule également dans les biens intermédiaires (−5 points sur le semestre, −12 points sur un an) et les biens d’équipement (−13 points sur 6 mois comme sur un an), à des niveaux sensiblement inférieurs à leur moyenne de long terme. Le chiffre d’affaires serait respectivement en baisse de −1 % (après 0 %) et en hausse de +1 % (après +2 %). La conjoncture reste dégradée dans les biens de consommation, qui connaissent toutefois un léger mieux début 2024. Le solde d’opinion rebondit de 4 points au 1er semestre (−12 points sur un an) mais reste là aussi largement sous sa moyenne de long terme.
L’emploi industriel conserverait toutefois un certain dynamisme.
Le solde d’opinion rebondit de 8 points sur le semestre à +15, soit nettement au-dessus de son niveau moyen de long terme (+7) mais 3 points sous niveau d’il y a un an. Le rebond n’est que partiel dans les biens intermédiaires et de consommation, branches les moins dynamiques, où l’indicateur s’inscrit certes en hausse ce semestre mais en baisse sur un an (−5 points). Le rebond permet en revanche une stabilisation sur un an dans l’IAA et les biens d’équipement. Les créations d’emploi seraient particulièrement dynamiques dans les biens d’équipement, le solde s’inscrivant, à +23, au plus haut niveau tous sous-secteurs d’activité confondus, et sensiblement au-dessus de sa moyenne de long terme (+8).
Dans l’Industrie, la situation financière s’est légèrement tendue au 1er semestre.
Le solde d’opinion sur le niveau de trésorerie récente perd 2 points sur le semestre à −11 et rejoint son niveau moyen de long terme (−12). La trésorerie s’est légèrement tendue ce semestre dans les biens intermédiaires (−4 points, à son niveau moyen de long terme). Elle s’est en revanche stabilisée dans les biens d’équipements et améliorée dans les biens de consommation et l’IAA, le solde d’opinion s’inscrivant au-dessus de sa moyenne de long terme dans ces trois branches. La trésorerie évoluerait peu d’ici la fin d’année dans les biens intermédiaires et d’équipement et continuerait de s’améliorer dans les biens de consommation. Les dirigeants de l’IAA sont moins confiants quant à l’évolution de leur trésorerie au cours des six prochains mois (l’indicateur prévisionnel perdant 3 points sur le semestre à −11, soit 11 points sous sa moyenne de long terme).
L’investissement ralentirait en 2024 mais afficherait une certaine résilience.
Les TPE-PME industrielles restent relativement nombreuses à prévoir des investissements : 57 % d’entre elles ont l’intention d’investir en 2024, une proportion quasi stable sur un an (−1 point), bien supérieure à celle observée dans les autres secteurs (entre 33 % et 45 %) et proche de sa moyenne de long terme (58 %), là où elle y est très inférieure dans tous les autres secteurs. Les montants investis seraient toutefois moins dynamiques que l’an passé, le solde d’opinion diminuant de 5 points à –4, soit 4 points sous sa moyenne de long terme. L’investissement ralentirait particulièrement dans les branches les moins dynamiques (−8 points dans les biens intermédiaires, −9 points dans les biens de consommation, à des niveaux inférieurs à leur moyenne de long terme). L’investissement ralentirait dans une moindre mesure dans les biens d’équipement (−2 points) et accélèrerait même dans l’IAA (+7 points), où il retrouverait un rythme proche de la tendance passée.
Industrie – Intentions d’investissement pour l’année en cours
Les perspectives pour l’année 2025 s’améliorent dans l’Industrie, à l’inverse des autres secteurs.
L’indicateur prévisionnel d’activité gagne 3 points à +25, un niveau encore largement inférieur à sa moyenne de long terme (+33). L’activité resterait particulièrement faible dans les biens intermédiaires et les biens d’équipement, l’indicateur se stabilisant à bas niveau. Les perspectives s’améliorent en revanche dans les biens de consommation, l’indicateur gagnant 8 points à +29 et se rapprochant ainsi de sa moyenne de long terme (+33). Les dirigeants de l’IAA sont les plus optimistes et prévoient une nette accélération de leur activité en 2025 : l’indicateur grimpe de 22 points à +39 et repasse ainsi au-dessus de sa moyenne de long terme (+37). Ils prévoient malgré tout de fortement ralentir leurs embauches en 2025 : l’indicateur perd 8 points sur un an à +9, soit 9 points sous sa moyenne de long terme. Les embauches resteraient dynamiques dans les autres branches (l’indicateur y étant quasi stable à un niveau proche voire légèrement supérieur à sa moyenne de long terme).
CONSTRUCTION : les TPE-PME sont particulièrement en difficultés en 2024 et sont peu confiantes pour l’année prochaine.
L’activité est attendue en contraction dans la Construction.
Le solde d’opinion recule de 12 points sur le semestre et 15 points sur un an pour s’établir à −9, soit le niveau le plus bas parmi les secteurs étudiés, 17 points sous son niveau moyen de long terme. Les dirigeants anticipent un recul de 3 % en moyenne de leur chiffre d’affaires en 2024 après une croissance nulle en 2023. Les évolutions sont similaires au sein du Bâtiment et des Travaux publics. Les embauches résistent mieux que l’activité : le solde d’opinion sur l’emploi, qui se redresse partiellement au 1er semestre (+4 points à +4), ne recule que de 4 points sur un an (contre −15 points pour l’indicateur d’activité) et reste proche de sa moyenne de long terme (+6). Les difficultés de recrutement restent par ailleurs élevées dans ce secteur (41 % rencontrent des difficultés importantes, soit −1 point sur le semestre, contre 34 % tous secteurs confondus).
Construction – Évolution de l’activité pour l’année en cours et la suivante
La situation de trésorerie s’est légèrement améliorée.
Elle reste relativement confortable. Le solde d’opinion sur le niveau récent de trésorerie gagne 2 points en 6 mois et 4 points sur un an et s’établit désormais 6 points au-dessus de sa moyenne de long terme. Les TPE-PME de la Construction font également part d’une amélioration de leur rentabilité en 2023, qui serait temporaire puisqu’elles prévoient une moindre rentabilité en 2024 (l’indicateur prévisionnel perd 9 points sur un an et s’inscrit nettement sous sa moyenne de long terme).
La hausse des taux d’intérêt et la faiblesse de la demande continuent de peser lourdement sur l’investissement du secteur de la Construction.
58 % des TPE-PME citent le coût du crédit comme un frein à leurs investissements, une proportion nettement plus élevée que la moyenne (49 % tous secteurs confondus) même si en légère baisse en début d’année 2024. La faiblesse de la demande constitue toujours un frein pour 55 % des dirigeants, une proportion stable sur le semestre et là aussi supérieure à la moyenne tous secteurs confondus (52 %). Dans ces conditions, l’investissement est attendu en net ralentissement cette année. 44 % des TPE-PME comptent réaliser des investissements en 2024, une proportion en baisse de 5 points sur un an et bien inférieure à sa tendance passée (50 % en moyenne entre 2000 et 2023). Le solde d’opinion sur l’évolution des montants investis perd 6 points sur un an à −14, soit 5 points sous sa moyenne de long terme. Les dépenses d’investissement ralentiraient aussi bien dans le Bâtiment que les Travaux publics.
Les perspectives pour l’année 2025 restent dégradées.
L’indicateur prévisionnel d’activité se stabilise à très bas niveau. À −10, il s’établit 16 points sous sa moyenne de long terme. Dans cet environnement conjoncturel difficile, les embauches continueraient de ralentir. Les évolutions divergent toutefois selon les branches. Dans les Travaux publics, les perspectives d’activité s’améliorent légèrement (l’indicateur se redressant de 3 points à −8, soit 10 points sous sa moyenne historique) et les embauches resteraient dynamiques (le solde d’opinion progresse de 4 points à +7 et rejoint ainsi son niveau moyen de long terme). Les perspectives d’activité et d’embauches sont moins bien orientées dans le Bâtiment : l’indicateur prévisionnel d’activité se stabilise à −11, soit 18 points sous son niveau moyen de long terme, et l’indicateur prévisionnel d’emploi perd 5 points à +1, soit 7 points sous sa moyenne de long terme.
COMMERCE : le secteur est à la peine en 2024 et n’entrevoit pas de reprise en 2025.
L’activité dans le Commerce se contracterait en 2024.
Les dirigeants anticipent en moyenne une baisse de −2 % de leur chiffre d’affaires cette année (après −1 % estimé en 2023). Le solde d’opinion sur l’activité affiche un recul de 10 points sur un an à −8, un niveau sensiblement inférieur à sa moyenne de long terme (+13). L’activité pâtit de la faiblesse de la demande, qui se reflète dans le bas niveau des carnets de commande. Les évolutions intra-sectorielles varient peu. La branche du Commerce et réparation automobile, qui résistait mieux en 2023, voit également son indicateur d’activité reculer (−8 points sur un an) mais celui-ci demeure supérieur à sa moyenne de long terme là où il y est bien inférieur dans le Commerce de détail et le Commerce de gros. Comme dans les autres secteurs, les embauches résisteraient relativement mieux que l’activité, avec de fortes disparités intra-sectorielles. Les embauches seraient particulièrement dynamiques dans le Commerce et réparation automobile (solde d’opinion en hausse de 3 points sur un an, 9 points au-dessus de sa moyenne historique), se maintiendraient dans le Commerce de gros (solde d’opinion stable autour de son niveau moyen) et ralentiraient nettement dans le Commerce de détail (−12 points sur un an, 13 points sous sa moyenne de long terme).
Commerce – Jugement sur le niveau des carnets de commande au cours des 6 derniers mois
La situation de trésorerie est globalement stable.
L’indicateur de trésorerie récente s’établit à −13 (stable sur le semestre, −1 point sur un an), soit un niveau toujours supérieur à sa moyenne de long terme (−16). La trésorerie évolue peu au 1er semestre dans le Commerce de gros et y est jugée plus aisée qu’il y a un an (+4 points). Elle est en revanche jugée moins favorable qu’il y a un an dans le Commerce et réparation automobile (−10 points sur un an), malgré un léger mieux en début d’année, ainsi que dans le Commerce de détail (−9 points). Les TPE-PME du Commerce ne s’attendent pas à une amélioration de leur trésorerie d’ici la fin de l’année, l’indicateur prévisionnel s’établissant toujours nettement sous sa moyenne de long terme. La rentabilité a nettement diminué en 2023 (le solde d’opinion baisse de 11 points sur un an et retrouve ainsi son niveau moyen de long terme). C’est particulièrement le cas dans le Commerce de détail (−24 points), où elle est désormais jugée moins bonne qu’en moyenne historique à l’inverse des autres branches du Commerce, et dans une moindre mesure le Commerce de gros (−7 points). Les TPE-PME du Commerce s’attendent à voir leur rentabilité baisser de nouveau en 2024.
La faiblesse de la demande est un frein puissant à l’investissement dans le Commerce.
57 % des TPE-PME du secteur la citent comme un obstacle, une proportion stable sur le semestre et supérieure à la moyenne tous secteurs confondus (52 %). Cette proportion grimpe à 64 % dans le Commerce de détail (+7 points sur un an). Le coût crédit reste un obstacle important, cité par 49 % des TPE-PME du Commerce. Dans ce contexte, l’investissement calerait en 2024. 33 % des TPE-PME comptent investir en 2024, une proportion stable sur un an mais bien inférieure à celle observée en moyenne historique (41 %). Le solde d’opinion sur les montants investis perd 5 points sur un an à −11, et s’écarte ainsi de sa moyenne de long terme (−6).
Les TPE-PME du Commerce sont peu confiantes pour 2025.
L’indicateur prévisionnel reste stable, à bas niveau : à +12, il s’inscrit 13 points sous sa moyenne de long terme. Dans le détail, les perspectives se maintiennent dans le Commerce et réparation automobile (+1 point), se redressent dans le Commerce de gros mais se dégradent dans le Commerce de détail (−10 points). Les embauches conserveraient leur rythme de croissance, l’indicateur prévisionnel se stabilisant autour de sa moyenne de long terme.
TRANSPORTS : la conjoncture est particulièrement difficile et les perspectives continuent de s’assombrir
Après un coup d’arrêt en 2023, la conjoncture reste dégradée en 2024.
À −5, le solde d’opinion sur l’activité ne perd qu’un point sur le semestre mais 16 points sur un an et s’établit nettement en-deçà de sa moyenne de long terme (+11). Les dirigeants prévoient en moyenne une contraction de leur chiffre d’affaires (−1 % après −0,4 % estimé en 2023). Les créations d’emploi seraient atones : le solde d’opinion, en baisse de 2 points sur le semestre (−11 points sur un an), bascule en territoire négatif à un niveau sensiblement inférieur à sa moyenne de long terme (+8).
Transports – Évolution de l’activité et des effectifs pour l’année en cours
Alors que l’accès au crédit s’est resserré, la trésorerie s’est dégradée au 1er semestre 2024 mais reste encore relativement favorable.
L’accès au crédit s’est resserré au 1er semestre, 16 % des TPE-PME des Transports ayant rencontré des difficultés pour financer leur exploitation courante, une proportion en hausse de 5 points sur le semestre et supérieure à son niveau d’avant crise (12 % en moyenne sur 2018-2019). Dans ce contexte, la trésorerie des TPE/PME du secteur s’est dégradée au 1er semestre 2024. Le solde d’opinion sur la trésorerie des 6 derniers mois recule de 6 points sur le semestre comme sur un an mais reste, à −17, légèrement supérieur à sa moyenne de long terme (−21). Les dirigeants restent confiants sur l’évolution de leur trésorerie au 2nd semestre, l’indicateur relatif à l’évolution de la trésorerie au cours des 6 prochains mois se redressant de 15 points sur le semestre (soit +3 points sur un an) à −4 et repassant ainsi au-dessus de son niveau moyen de long terme (−9). Plus largement, la rentabilité a diminué dans les Transports en 2023, avec 25 % de TPE-PME la jugeant mauvaise contre 16 % un an auparavant, et continuerait de diminuer en 2024 (l’indicateur prévisionnel perd 5 points sur un an et s’établit nettement sous sa moyenne de long terme).
L’investissement est à l’arrêt dans les Transports.
Les TPE-PME sont nettement moins nombreuses en proportion à prévoir des investissements cette année qu’un an auparavant et qu’en moyenne par le passé : 45 % d’intentionnistes à mi-année, après 52 % un an auparavant et 56 % en moyenne depuis 2010. Le solde d’opinion sur l’évolution des montants investis chute de 9 points sur un an à −20 et s’éloigne sensiblement de sa moyenne de long terme (−7). Les TPE-PME des Transports semblent plus contraintes dans leurs investissements que les autres secteurs, les différents obstacles à l’investissement étant tous cités dans des proportions plus élevées que la moyenne. En particulier, le coût du crédit reste le principal frein à l’investissement selon les dirigeants (cité par 61 % d’entre eux, en baisse de 12 points toutefois ce semestre), légèrement devant la faiblesse de la demande (59 %). À noter que l’insuffisance de fonds propres est un frein de plus en puissant, cité par 38 % des dirigeants (après 33 % il y a 6 mois et 28 % il y a un an) contre 29 % en moyenne tous secteurs confondus (soit −1 point sur un an).
Les perspectives d’activité pour 2025 restent mal orientées.
L’indicateur prévisionnel d’activité recule de 4 points sur un an à +11, sous la moyenne de long terme du secteur (+16). Les perspectives d’embauches résistent mieux, l’indicateur prévisionnel d’emploi gagnant 2 points sur un an pour retrouver son niveau moyen de long terme.
TOURISME : La croissance se normaliserait en 2024 après deux années dynamiques.
Le secteur du Tourisme poursuit sa correction, après deux années de croissance dynamique en contrecoup du choc plus sévère subi lors de la crise sanitaire.
Le solde d’opinion sur l’activité affiche le plus fort recul tous secteurs confondus (−21 points en six mois, −28 points sur un an) mais demeure, à +12, supérieur à sa moyenne de long terme (+6). Les TPE-PME du Tourisme s’attendent à voir le chiffre d’affaires stagner en 2024, après une hausse de 5 % en 2023. En cohérence, les embauches ralentissent mais restent dynamiques pour le secteur. L’indicateur relatif à l’emploi perd 9 points sur un an à +4, un niveau encore supérieur à sa moyenne de long terme (0).
Tourisme – Évolution de l’activité et des effectifs pour l’année en cours
La situation de trésorerie reste relativement confortable en moyenne.
Elle est jugée un peu plus favorable qu’au semestre précédent et qu’en moyenne depuis 2000. Le solde d’opinion, en recul de 6 points sur un an, s’est légèrement redressé au 1er semestre (+2 points en six mois). À −16, il s’inscrit nettement au-dessus de sa moyenne de long terme (−25). La trésorerie se stabiliserait d’ici la fin d’année, l’indicateur d’évolution future évoluant peu (−2 points sur un an à +0), restant proche de son niveau moyen de long terme (+1 sur les enquêtes de mai). À noter que les difficultés d’accès au crédit de trésorerie se sont fortement réduites dans le Tourisme. 17 % des TPE-PME du secteur en ont rencontrées, une proportion en baisse de 5 points sur le semestre et nettement inférieure à ce que l’on observait avant la crise (23 % fin 2019).
L’accès au crédit d’investissement reste relativement souple pour le secteur.
Les TPE-PME du Tourisme sont certes un peu plus nombreuses en proportion à rencontrer des difficultés pour financer leurs investissements : 16 % d’entre elles contre 9 à 12 % dans les autres secteurs. Cette proportion, proche de celle observée un an auparavant, est toutefois assez faible pour le secteur (plus de 25 % en 2019). Le coût du crédit reste un obstacle majeur, perçu comme tel par 53 % des dirigeants, une proportion en baisse ce semestre (−9 points) mais toujours nettement plus élevée qu’il y a un an (46 %). La faiblesse de la demande est un obstacle de plus en plus puissant, cité par 51 % des TPE-PME (+2 points en six mois, +10 points sur un an).
Dans ce contexte, les TPE-PME du Tourisme ralentiraient leurs dépenses d’investissement.
42 % d’entre elles prévoient des investissements au cours de l’année 2024, une proportion en légère hausse (+1 point sur un an) mais nettement inférieure à la moyenne du secteur (48 % sur 2000-2023). Le solde d’opinion sur les montants investis recule de 7 points sur un an à −13 et s’approche de son niveau moyen de long terme (−12).
Les perspectives pour 2025 sont mal orientées.
L’indicateur prévisionnel d’activité corrige assez nettement (−14 points à +13) et retombe ainsi sous sa moyenne de long terme (+18), à des niveaux proches de ceux observés avant crise. En cohérence, les embauches ralentiraient également. L’indicateur prévisionnel d’emploi perd 6 points sur un an à +6, proche de son niveau moyen de long terme (+5).
SERVICES : l’activité résiste, à contrecourant des autres secteurs
Les TPE-PME des Services tirent leur épingle du jeu.
A l’inverse de ce que l’on observe dans les autres secteurs, l’indicateur d’activité dans les Services ne baisse pas : il se stabilise à +14, soit le plus haut niveau au sein des différents secteurs, et s’inscrit « seulement » 5 points sous sa moyenne de long terme (contre 12 points en-dessous tous secteurs confondus). C’est le seul secteur dans lequel les dirigeants prévoient en moyenne une croissance positive de leur chiffre d’affaires cette année, même si elle resterait peu dynamique (+1 % prévu, après +1 % estimé en 2023). Dans le détail, l’indicateur d’activité se stabilise ce semestre dans les Services aux entreprises à +13 (contre +20 en moyenne depuis 2000) et progresse de 4 points dans les Services aux particuliers (à +17, proche de sa moyenne de long terme). Les embauches resteraient dynamiques, l’indicateur se redressant partiellement au 1er semestre 2024 (+4 points après −8 points) pour retrouver son niveau moyen de long terme (+14). L’indicateur d’emploi est le mieux orienté dans les Services aux particuliers, où il progresse sur 6 mois comme sur un an pour s’établir 3 points au-dessus de sa moyenne de long terme.
Services – Évolution de l’activité pour l’année en cours
La situation de trésorerie s’est améliorée début 2024, aussi bien dans les Services aux entreprises qu’aux particuliers.
L’indicateur rebondit de 5 points sur 6 mois à −4 et retrouve ainsi le niveau observé un an auparavant, qui se situe nettement au-dessus de sa moyenne de long terme (−10). La trésorerie évoluerait peu dans les prochains mois, l’indicateur prévisionnel étant quasi stable, inférieur mais proche de sa moyenne de long terme.
L’accès au crédit reste souple.
11 % des TPE-PME des Services rapportent des difficultés pour financer leurs investissements, une proportion en légère baisse (−1 point en six mois, −3 points sur un an) et proche des niveaux observés avant crise. Le coût du crédit et la faiblesse de la demande sont des obstacles moins puissants que dans les autres secteurs. 37 % considèrent le coût du crédit comme un frein important ou insurmontable contre 49 % en moyenne tous secteurs confondus, une proportion en baisse sur le semestre (−10 points) et sur un an (−4 points). 42 % considèrent la faiblesse de la demande comme un obstacle majeur (proportion stable sur un an), soit 10 points de moins qu’en moyenne tous secteurs confondus.
Les TPE-PME des Services prévoient malgré tout de ralentir leurs investissements en 2024.
Elles seraient nettement moins nombreuses à investir : 34 % ont investi ou prévoient d’investir en 2024, contre 39 % il y a un an pour l’année 2023, une proportion bien inférieure à la moyenne de long terme du secteur (46 %). Le solde d’opinion sur les montants investis perd 6 points à −7 et s’inscrit 4 points sous sa moyenne de long terme. L’investissement ralentirait un peu plus fortement dans les Services aux particuliers (−10 points à −13 contre −5 points à −6 dans les Services aux entreprises).
Les perspectives d’activité pour 2025 se stabilisent aussi bien dans les Services aux entreprises qu’aux particuliers.
Ce serait, avec l’Industrie, le secteur le plus porteur. L’activité resterait néanmoins relativement peu dynamique, l’indicateur s’inscrivant toujours 6 points sous sa moyenne de long terme. L’activité dans les Services aux particuliers serait relativement mieux orientée. Le solde d’opinion s’établit, à +24, au même niveau que dans les Services aux entreprises, mais surpasse sa moyenne de long terme là où il y est inférieur de 6 points dans les Services aux entreprises. De même, les perspectives d’embauches sont mieux orientées dans les Services aux particuliers, l’indicateur se stabilisant à haut niveau (+18 contre une moyenne historique de +11) là où il recule de 3 points dans les Services aux entreprises (à +22), 5 points sous sa moyenne de long terme.