Évolution régionale de l’activité et des effectifs
Le ralentissement de l’activité est généralisé à la quasi-totalité du territoire. Les TPE-PME du Nord-Ouest sont les plus optimistes.
L’activité reculerait plus fortement en 2024 en Bourgogne-Franche-Comté, dans le Grand-Est et en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le chiffre d’affaires y est attendu en baisse de −1,4 % à −1,7 % en moyenne. Dans ces trois régions, l’indicateur en solde d’opinion1 diminue jusqu’à se retrouver en territoire négatif, ce qui signifie que davantage de dirigeants anticipent une diminution de leur chiffre d’affaires cette année qu’une augmentation. L’évolution serait également défavorable dans les Pays de la Loire, le Centre-Val de Loire et la Provence-Alpes-Côte d’Azur, où le chiffre d’affaires est attendu en recul d’environ 1 %. C’est par ailleurs en Centre-Val de Loire que le recul du solde d’opinion sur un an est le plus important (−19 points). La région Auvergne-Rhône-Alpes accuserait un fort ralentissement et connaîtrait un rythme de croissance bien moins dynamique qu’en moyenne par le passé. Le solde d’opinion y recule de 10 points sur le semestre à un niveau sensiblement inférieur à sa moyenne de long terme (−10 points) et les dirigeants prévoient dans l’ensemble une stagnation du chiffre d’affaires. La croissance anticipée du chiffre d’affaires serait également atone en Île-de-France, dans les Hauts-de-France et en Occitanie, où le solde d’opinion demeure moins éloigné de sa moyenne historique que sur l’ensemble du territoire (−2 à −6 points contre −8 au niveau national).
Les dirigeants du quart Nord-Ouest de la France sont plus confiants. Les TPE-PME normandes sont les seules à afficher une augmentation de l’indicateur d’activité ce semestre (+1 point) comme sur un an (+6 points), à un niveau supérieur à sa moyenne de long terme qui plus est. C’est en Bretagne que la croissance du chiffre d’affaires est attendue la plus élevée cette année (+1,3 % en moyenne), en hausse par rapport à 2023.
Évolution du chiffre d’affaires pour l’année en cours par région
Solde d’opinion, en %
Les TPE-PME ralentiraient leurs embauches en conséquence, en particulier en Centre-Val de Loire, mais généralement dans une moindre mesure que l’activité. Seules les TPE-PME des Pays de la Loire prévoient d’accélérer leurs embauches en 2024.
Le solde d’opinion recule le plus fortement sur un an en Centre-Val de Loire (−11 points) malgré un rebond sur le semestre (+5 points), en cohérence avec le fort recul de l’indicateur d’activité. À +2, il s’établit au plus bas niveau au sein des différentes régions. Il diminue également sensiblement en Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle Aquitaine (−9 points sur un an). Il s’inscrit sous sa moyenne de long terme dans ces trois régions.
Les créations d’emploi sont attendues particulièrement dynamiques dans les Pays de la Loire, malgré le net ralentissement prévu de l’activité : c’est la seule région qui prévoit une accélération des embauches en 2024 (après un net ralentissement en 2023). Le solde d’opinion gagne 5 points sur un an pour atteindre +17, un niveau nettement supérieur à sa moyenne de long terme (+12) et le plus élevé parmi les régions étudiées. Les embauches resteraient également plus dynamiques qu’en moyenne sur le passé dans les Hauts-de-France, l’Île-de-France, le Grand-Est et, dans une moindre mesure, la Bourgogne-Franche-Comté, la Normandie et la Provence-Alpes-Côte d’Azur.
La situation de trésorerie des TPE-PME s’est détendue dans 8 régions sur 12. Là où elle s’est détériorée, elle reste proche voire supérieure aux niveaux moyens observés depuis 2000 et se stabiliserait voire s’améliorerait sur le reste de l’année.
La situation de trésorerie est jugée nettement moins favorable qu’un an auparavant en Bourgogne-Franche-Comté, dans le Grand-Est, les Hauts-de-France et la Nouvelle-Aquitaine. L’indicateur relatif au niveau récent de trésorerie perd 6 à 9 points mais reste proche voire légèrement supérieur à sa moyenne de long terme. Les TPE-PME de Nouvelle-Aquitaine sont les plus nombreuses à juger leur trésorerie difficile (30 % d’entre elles contre 25 % au niveau national). La situation devrait toutefois se stabiliser au cours du prochain semestre dans le Grand-Est, et même s’améliorer dans les trois autres régions pré-citées, l’indicateur relatif à la trésorerie future gagnant des points.
La situation de trésorerie s’est en revanche détendue dans toutes les autres régions, le plus fortement en Bretagne (solde d’opinion en hausse de 8 points). Elle est jugée particulièrement favorable en Normandie : le solde d’opinion s’y établit 18 points au-dessus de sa moyenne de long terme à +2, soit le plus haut niveau parmi les différentes régions. Les TPE-PME normandes sont par ailleurs les moins nombreuses à signaler des difficultés de trésorerie (20 %). La trésorerie continuerait de se détendre au cours des prochains mois dans ces deux régions. Les TPE-PME des Pays de la Loire et du Centre-Val de Loire sont de leur côté un peu plus inquiètes quant à l’évolution future de leur trésorerie : si l’indicateur prévisionnel rebondit sur le semestre, il y reste 3 à 5 points inférieur à sa moyenne de long terme.
Jugement moyen sur la trésorerie récente par région
Solde d’opinion, en %
Les TPE-PME normandes sont les seules à prévoir une accélération de leurs dépenses d’investissement cette année.
La Normandie se distingue encore des autres régions avec des intentions d’investissement en forte progression : 48 % des TPE-PME comptent investir, une proportion en hausse de 7 points sur un an et désormais légèrement supérieure à celle observée en moyenne depuis 2010. Les dépenses d’investissement accélèreraient, le solde d’opinion gagnant 7 points sur un an à 0, un niveau largement supérieur à sa moyenne de long terme (−6) à l’inverse des autres régions. Les investissements resteraient également dynamiques en Bretagne, le solde d’opinion sur l’évolution des montants investis se stabilisant autour de sa moyenne historique (−1 point).
L’investissement ralentirait en Île-de-France mais retrouverait un rythme proche de sa tendance passée. Le solde d’opinion perd 4 points sur un an et s’établit à son niveau moyen de long terme. Les TPE-PME franciliennes, moins industrielles, restent, comme habituellement, les moins nombreuses à investir (34 % d’intentionnistes à mi-année, soit +1 point sur un an).
Les dépenses d’investissement ralentiraient sensiblement en Bourgogne-Franche-Comté après une année 2023 particulièrement dynamique. Le solde d’opinion affiche le plus fort recul sur un an (−18 points) mais ne s’établit toutefois « que » 4 points sous sa moyenne de long terme. La moitié des TPE-PME de la région prévoient des investissements cette année, une proportion en recul (−5 points) mais supérieure à la moyenne observée depuis 2010 et à la moyenne nationale (43 %).
Les investissements sont également attendus en ralentissement et moins dynamiques qu’en moyenne par le passé en Nouvelle-Aquitaine (−2 points), en Auvergne-Rhône-Alpes (−5 points), dans le Grand-Est, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et les Hauts-de-France (−6 points dans ces 3 régions), et plus sensiblement en Centre-Val de Loire (−9 points), en Occitanie (−12 points) et dans les Pays de la Loire (−8 points), le solde d’opinion s’inscrivant très nettement sous sa moyenne historique dans ces deux dernières régions (resp. 10 et 12 points en-dessous). Les TPE-PME des Pays de la Loire restent néanmoins les plus nombreuses en proportion à prévoir des investissements en 2024 (51 % d’entre elles, soit −2 points).
Évolution régionale de l’investissement
Les perspectives pour 2025 sont assez hétérogènes. Elles s’améliorent dans la moitié des régions, notamment en Normandie et dans le Grand-Est. Elles s’assombrissent particulièrement en Centre-Val de Loire et Auvergne-Rhône-Alpes. Les embauches resteraient plus dynamiques que l’activité.
Évolution régionale de l’activité et des effectifs pour l’année suivante
Pour 2025, les perspectives d’activité se dégradent assez nettement en Centre-Val de Loire et en Auvergne-Rhône-Alpes. L’indicateur prévisionnel perd respectivement 10 et 5 points, à des niveaux sensiblement inférieurs à leur moyenne de long terme (resp. 8 et 11 points inférieurs). L’indicateur recule dans une moindre mesure en Provence-Alpes-Côte d’Azur (−2 points), dans les Pays de la Loire où l’activité serait particulièrement peu dynamique pour la région (−2 points également, 13 points en-dessous de sa moyenne historique), ainsi qu’en Île-de-France (−1 point). L’indicateur se stabilise à bas niveau dans les Hauts-de-France.
Les perspectives s’éclaircissent dans les autres régions, en particulier en Normandie (+6 points) et dans le Grand-Est (+5 points). L’indicateur progresse de 3 points en Bretagne et de 4 points en Bourgogne-Franche-Comté, en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie. L’activité resterait globalement peu dynamique dans l’ensemble des régions, l’indicateur prévisionnel s’inscrivant sous sa moyenne de long terme dans chacune des régions (très proche dans le cas du Grand-Est).
Évolution du chiffre d’affaires pour l’année suivante par région
Solde d’opinion, en %
L’emploi continuerait d’afficher un plus grand dynamisme que l’activité. L’indicateur prévisionnel reste supérieur à sa moyenne de long terme dans presque toutes les régions sauf en Provence-Alpes-Côte d’Azur (au même niveau), en Auvergne-Rhône-Alpes (−1 point) et en Île-de-France (−2 points). Les embauches ralentiraient en 2025 dans ces trois régions ainsi qu’en Nouvelle-Aquitaine, en Bourgogne-Franche-Comté et en Centre-Val de Loire. L’indicateur progresse le plus fortement dans les Hauts-de-France (+3 points), où il s’établit 6 points au-dessus de sa moyenne de long terme.
Les données de l'enquête
Pour approfondir le sujet, Le Lab de Bpifrance met à disposition les données issues de son enquête auprès de plus de 5 000 dirigeants de TPE et PME.