Après une dégradation sur plusieurs trimestres, l’état de la trésorerie des TPE et PME se stabilise
La trésorerie se révèle difficile pour 32 % des dirigeants, une proportion en baisse de 2 points ce trimestre, et proche du niveau d'avant-crise sanitaire. Le solde d'opinion sur l'évolution récente de la trésorerie est de -26, en amélioration d'un point, mais demeure à un bas niveau. Seuls 8 % des dirigeants constatent une amélioration de leur trésorerie au cours des trois derniers mois.
Les perspectives à court terme demeurent moroses : seulement 10 % des dirigeants entrevoient une amélioration de leur trésorerie dans les trois prochains mois.
Les intentions d'investissement des TPE et PME sont en repli, avec seulement 45 % des TPE et PME prévoient d'investir en 2025.
Elles étaient 50 % un an plus tôt à compter investir en 2024. Les dépenses consacrées au renouvellement ou à la modernisation du capital sont globalement maintenues, tandis que celles visant à accroître les capacités de production ou motivées par des enjeux environnementaux sont revues à la baisse.
En effet, 32 % des dirigeants comptant investir cette année prévoient d'investir à ce titre, une proportion en recul de 9 points sur un an, au plus bas niveau depuis le 3e trimestre 2021 mais qui reste malgré tout très au-dessus de sa moyenne pré-Covid (24 %).
L'accès au crédit d'investissement s'améliore
Cette proportion, en baisse sur le trimestre, rejoint la moyenne de long terme. Par ailleurs, 64% des PME/TPE ont eu recours au crédit pour financer leur exploitation courante, un chiffre stable mais inférieur à la moyenne de longue période (69 % sur 2018-2024).
L'insuffisance de la demande inquiète 64 % des dirigeants
L'insuffisance de la demande, qu'elle soit actuelle ou future, constitue toujours, de loin, le principal frein à la croissance. Les difficultés de recrutement, bien qu'en retrait sur un an (-13 points), demeurent un obstacle pour 37 % des dirigeants.
53 % des TPE et PME craignent un fort impact de l'incertitude politique sur leur activité
Bien que ce chiffre soit en légère baisse par rapport au trimestre précédent (61 %), il reste élevé, et 26% des entreprises déclarent annuler des projets d'investissement en conséquence.
En effet, les principaux risques identifiés par les PME/TPE pour 2025 sont essentiellement d'ordre national. Le manque de visibilité sur la politique économique en France est cité par 57 % des répondants, suivi par la crainte d'un ajustement budgétaire (48 %) et la perspective d'une baisse de la demande (49 %).
La part des TPE et PME prévoyant d'exporter se maintient
Plus d’un quart des TPE et PME prévoient d’exporter cette année, mais les exportations sont attendues moins dynamiques. Si la guerre commerciale n'est perçue comme un risque que par 10 % de l'ensemble des entreprises, cette proportion grimpe à 27 % parmi celles qui prévoient d'exporter en 2025, et à 44 % pour celles réalisant une partie de leur chiffre d'affaires aux États-Unis.
Les données de l'enquête
Interrogation par voie numérique de 3 873 dirigeants de PME/TPE du 14 au 24 avril 2025.
L'analyse en première partie porte sur les 1 206 premières réponses jugées complètes et fiables reçues. L'analyse en seconde partie porte sur 1 200 PME/TPE, dont les réponses ont été redressées par taille d'effectif et secteur d'activité.
Champ : PME/TPE des secteurs marchands non agricoles, de 1 à moins de 250 salariés et réalisant moins de 50 M€ de chiffre d'affaires.
Le questionnaire récurrent (hors interrogation sur les conséquences de l'incertitude politique et la complexité administrative) comporte 10 questions autour de trois axes.
Le Lab Bpifrance met en libre accès les données issues de l'enquête menée auprès des chefs d'entreprises (TPE et PME) en avril 2025.