Évolution régionale de l’activité et des effectifs des TPE-PME en 2024
En 2024, l’activité des TPE-PME est à l’arrêt ou en baisse sur l’ensemble du territoire. Les TPE-PME des Hauts-de-France sont les moins affectées
Les Hauts-de-France se distinguent des autres régions en affichant une quasi-stabilité de l’activité. Les TPE-PME enregistrent en moyenne une croissance de −0,3 % de leur chiffre d’affaires. L’indicateur d’activité en solde d’opinion1 est stable sur le semestre (−1 point) et en recul de 6 points sur un an (contre −14 points en moyenne nationale).
Hors Hauts-de-France, la conjoncture est moins dégradée dans la moitié Sud du Pays et en Bretagne. L’activité est particulièrement affectée en 2024 dans le Grand-Est et les Pays de la Loire, où le solde d’opinion recule de 21 points sur un an, s’éloignant ainsi sensiblement de sa moyenne de long terme (inférieur de respectivement 19 et 26 points). L’Occitanie et l’Île-de-France affichent encore, avec les Hauts-de-France, un solde d’opinion quasiment à l’équilibre (contre −7 à −12 points dans les autres régions), et relativement moins éloigné de leur moyenne historique que dans les autres régions.
Évolution du chiffre d’affaires pour l’année en cours par région
Solde d’opinion, en %
Les TPE-PME ralentissent leurs embauches en conséquence, en particulier en Normandie et en Auvergne-Rhône-Alpes. L’emploi résiste un peu mieux en Bretagne et dans le Grand-Est
Fin 2024, le solde d’opinion sur l’emploi est en recul sur un an dans chaque région, le plus fortement en Normandie (−12 points) et en Auvergne-Rhône-Alpes (−10 points), ainsi qu’en Occitanie (−9 points) et en Nouvelle-Aquitaine (−8 points). Il s’inscrit nettement sous sa moyenne de long terme dans ces régions. L’emploi serait également peu dynamique au regard de la tendance passée en Centre-Val de Loire, en Provence-Alpes-Côte d’Azur et dans les Pays de la Loire, l’indicateur se situant plus de 10 points sous sa moyenne de long terme.
L’emploi résiste un peu mieux en Bretagne et dans le Grand-Est, où l’indicateur recule de respectivement 2 et 4 points et s’établit à des niveaux encore proches de leur moyenne historique (3 à 4 points en dessous contre −9 points au niveau national).
La situation de trésorerie se tend dans la plupart des régions à l’exception notable de la Bourgogne-Franche-Comté, du Grand-Est et de la Provence-Alpes-Côte d’Azur
La trésorerie des TPE-PME s’améliore en Bourgogne-Franche-Comté, dans le Grand-Est et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, où elle est jugée encore bien plus favorablement qu’en moyenne sur le passé. L’indicateur relatif au niveau récent de trésorerie gagne 3 à 5 points dans ces régions et s’établit 6 à 8 points au-dessus de sa moyenne de long terme. La situation de trésorerie se maintient ou ne se dégrade que légèrement en Auvergne-Rhône-Alpes, en Bretagne, en Centre-Val de Loire et dans les Hauts-de-France (entre −2 et +1 point).
En revanche, la trésorerie s’érode dans les autres régions. En particulier, elle est jugée nettement moins favorable qu’un an auparavant en Île-de-France, en Nouvelle-Aquitaine et dans les Pays de la Loire. L’indicateur relatif au niveau récent de trésorerie recule de 6 à 10 points et s’établit sous sa moyenne de long terme (au même niveau pour l’Île-de-France), là où il y est encore supérieur dans les autres régions. La Nouvelle-Aquitaine est la région qui concentre le plus de TPE-PME jugeant leur trésorerie difficile (32 %, soit +5 points en un an).
Jugement moyen sur la trésorerie récente par région
Solde d’opinion, en %
L’investissement ralentit dans toutes les régions françaises, le plus fortement en Bretagne
Le solde d’opinion sur l’évolution des dépenses d’investissement s’inscrit nettement sous sa moyenne de long terme quelle que soit la région. Il se stabilise en Provence-Alpes-Côte d’Azur, où le taux de TPE-PME réalisant des investissements diminue toutefois de 2 points, et recule dans toutes les autres régions.
L’investissement ralentit plus fortement en Bretagne. Le solde d’opinion sur l’évolution des montants investis chute de 12 points à −17 (contre −6 points à −11 en moyenne nationale). La proportion de TPE-PME réalisant des investissements reste relativement élevée à 49 % (contre 43 % toutes régions confondues).
L’investissement ralentit modérément en Île-de-France. L’indicateur ne perd que 3 points en un an à −7, soit le niveau le plus élevé parmi les régions analysées et le moins éloigné de sa moyenne de long terme (de 5 points inférieur). Les TPE-PME franciliennes, moins industrielles, restent, comme habituellement, les moins nombreuses à investir : 31 % d’entre elles déclarent des investissements pour l’année 2024, soit −3 points sur un an.
Les dépenses d’investissement ralentiraient également dans les autres régions, l’indicateur reculant dans des proportions proches de celles observées au niveau national. La proportion de TPE-PME réalisant des investissements est en forte baisse en 2024 en Centre-Val de Loire (−6 points à 44 %) et dans les Hauts-de-France (−7 points à 48 %). Les TPE-PME des Pays de la Loire restent les plus nombreuses à investir (53 % d’entre elles, +2 points sur un an).
Évolution régionale de l’investissement en 2024
Les perspectives d’activité pour 2025 sont globalement mal orientées. Elles s’améliorent en Bretagne et se stabilisent en Centre-Val de Loire mais s’assombrissent dans toutes les autres régions, en particulier dans les Hauts-de-France qui étaient relativement épargnés en 2024.
Évolution régionale de l’activité et des effectifs en 2025
Pour 2025, les perspectives d’activité se dégradent dans la plupart des régions, à l’exception de la Bretagne et du Centre-Val de Loire. Dans ces deux régions, l’indicateur prévisionnel d’activité s’affiche respectivement en hausse de 3 points et stable sur un an, proche de l’équilibre, mais à des niveaux toujours sensiblement inférieurs à leur moyenne de long terme (d’au moins 10 points).
L’indicateur recule dans toutes les autres régions, le plus fortement dans les Hauts-de-France (−19 points à −14, soit le plus bas niveau régional), qui étaient relativement épargnés en 2024. Il recule dans une bien moindre mesure en Occitanie, en Île-de-France et en Provence-Alpes-Côte d’Azur (−2 à −4 points), où il reste en territoire positif ou à l’équilibre, et relativement moins éloigné de sa moyenne de long terme que dans les autres régions. L’indicateur recule également modérément en Bourgogne-Franche-Comté (−6 points) et dans les Pays de la Loire (−2 points), où il est cependant sensiblement inférieur à sa moyenne de long terme. L’activité est attendue particulièrement peu dynamique en Bourgogne-Franche-Comté (indicateur à −13, au plus bas niveau après les Hauts-de-France). L’indicateur évolue de manière proche de la moyenne nationale dans les autres régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est, Normandie et Nouvelle-Aquitaine).
Évolution du chiffre d’affaires pour l’année suivante par région
Solde d’opinion, en %
Dans l’ensemble, l’emploi continuerait de ralentir en 2025. Les perspectives d’embauches sont relativement mieux orientées en Normandie, où l’indicateur prévisionnel d’emploi est stable, ainsi qu’en Bourgogne-Franche-Comté et dans le Grand-Est, où l’indicateur reste proche de sa moyenne de long terme malgré un léger recul. L’emploi ralentirait plus franchement dans les Hauts-de-France (−17 points), en cohérence avec des perspectives d’activité en forte dégradation. L’emploi serait peu dynamique au regard de la tendance passée en Bretagne et dans les Pays de la Loire, l’indicateur se situant plus de 10 points sous sa moyenne de long terme.
La situation de trésorerie se tendrait dans la moitié des régions et se stabiliserait dans les autres. Elle se dégraderait particulièrement en Bourgogne-Franche-Comté et dans le Grand-Est, où elle s’était récemment améliorée. Le solde d’opinion sur l’évolution de la trésorerie au cours des six prochains mois perd 9 à 10 points dans chacune de ces deux régions. Elle s’éroderait également fortement en Nouvelle-Aquitaine (−10 points) et dans les Pays de la Loire (−5 points), où elle apparaît déjà plus difficile que dans les autres régions. Elle se dégraderait également en Auvergne-Rhône-Alpes (−10 points) et en Normandie (−5 points). L’indicateur évolue peu dans les autres régions (de −1 à +2 points) mais se situe très en-deçà de sa moyenne de long terme en Bretagne et Centre-Val de Loire.
L’investissement est attendu peu dynamique en 2025, avec toutefois des disparités régionales. Le solde d’opinion sur l’évolution des dépenses d’investissement progresse en Centre-Val de Loire (+3 points), en Normandie (+3 points) et dans les Pays de la Loire (+6 points) et est quasi stable dans les Hauts-de-France et en Île-de-France. Il s’y inscrit toutefois à un niveau inférieur à sa moyenne de long terme (très proche dans le cas de la Normandie). Il diminue en revanche fortement en Bretagne (−16 points), dans le Grand-Est (−13 points), en Nouvelle-Aquitaine (−8 points) et en Occitanie (−8 points), où les perspectives étaient plutôt bien orientées l’an passé. Il s’établit désormais près de 10 points sous sa moyenne de long terme dans ces quatre régions. L’indicateur recule plus modérément dans les autres régions, où il évolue en ligne avec la tendance nationale.
1 Le solde d’opinion correspond à la différence entre la part des entreprises anticipant une hausse et la part des entreprises anticipant une baisse lorsqu’il s’agit d’un indicateur en évolution, et à la différence entre la part des entreprises jugeant l’indicateur « bon / aisé » et la part des entreprises le jugeant « mauvais / difficile » lorsqu’il s’agit d’un indicateur en niveau.