Évolution de l’activité des TPE-PME par secteur
INDUSTRIE : les TPE/PME déclarent une contraction de leur activité en 2024 dans toutes les branches à l’exception de l’agroalimentaire. L’emploi et l’investissement, particulièrement dynamique jusqu’ici, ralentissent fortement. Les perspectives pour 2025 s’assombrissent.
L’activité des TPE-PME industrielles se contracte en 2024. Le solde d’opinion1 perd 14 points sur le semestre et 21 points sur un an à −10, et s’éloigne ainsi fortement de sa moyenne de long terme (+17). Le solde d’opinion sur l’activité est en baisse sur un an dans toutes les branches industrielles, à un niveau très inférieur à sa moyenne de long terme. L’industrie agroalimentaire (IAA) reste la plus dynamique : si le solde d’opinion affiche le plus fort recul sur un an (−31 points), témoignant d’un net ralentissement en 2024, c’est la seule branche dont le solde d’opinion est positif (+9), traduisant une proportion plus élevée de dirigeants déclarant une hausse de leur chiffre d’affaires qu’une baisse. L’activité pâtit de la faiblesse de la demande, qui se matérialise par l’amenuisement des carnets de commande, déjà peu remplis. L’indicateur sur le niveau des carnets de commande perd 17 points en un an (dont −16 points uniquement sur le second semestre) à −27, avec 40 % de dirigeants les considérant à un faible niveau (+10 points en un an), soit la proportion la plus élevée parmi les secteurs étudiés.
L’emploi industriel, qui affichait une certaine résilience jusqu’au printemps 2024, ralentit fortement. Le solde d’opinion s’établissait à son niveau moyen de long terme en novembre 2023 là où il y était inférieur dans les autres secteurs (hors Tourisme), et avait même rebondit au printemps 2024. Face à la dégradation de la conjoncture, la dynamique d’embauches s’est interrompue. Le solde d’opinion recule de 15 points sur le semestre et de 7 points sur un an pour s’établir à 0, soit 7 points sous sa moyenne de long terme.
La situation financière dans l’Industrie s’est dégradée en 2024. Le solde d’opinion sur le niveau de trésorerie récente perd 4 points sur un an et s’établit, à −14, proche de son niveau moyen de long terme (−12). À noter que la proportion de TPE-PME jugeant leur trésorerie difficile recule nettement dans l’agroalimentaire pour atteindre 25 % (−7 points en un an), là où elle progresse dans les autres branches industrielles. Elle est la plus élevée dans les biens de consommation (30 %, +3 points). La rentabilité a diminué en 2024 : la part de dirigeants la jugeant bonne a perdu 5 points sur un an (22 %) quand celle la jugeant mauvaise en a gagné 2 (à 26 %).
Les TPE-PME industrielles restent plus nombreuses à investir en proportion mais les dépenses d’investissement ralentissent nettement en 2024. 55 % d’entre elles ont investi en 2024 (contre 43 % en moyenne tous secteurs confondus). Cette proportion est toutefois en baisse sur un an (−2 points) et inférieure à sa moyenne de long terme (63 %). Les dépenses d’investissement sont nettement moins dynamiques que l’an passé voire en repli, le solde d’opinion perdant 4 points à −9, un niveau inférieur à sa moyenne de long terme (−1). L’investissement est le plus affecté dans les biens de consommation (−19 points à −13), où les contraintes de demande sont particulièrement pesantes (68 % des dirigeants perçoivent l’insuffisance de demande comme un obstacle important contre 63 % en moyenne dans l’Industrie et 59 % tous secteurs confondus). L’investissement se montre plus dynamique chez les TPE-PME de l’industrie agroalimentaire, qui évoluent dans un environnement de plus en plus concurrentiel. Les TPE-PME de cette branche sont plus nombreuses que l’an passé à investir (61 % après un point bas à 54 % en 2023) et le solde d’opinion sur les montants investis rebondit de 20 points à +2, repassant ainsi au-dessus de sa moyenne de long terme (là où il y est sensiblement inférieur dans les autres branches industrielles). Elles sont de plus en nombreuses à considérer la concurrence comme un obstacle important à leurs investissements (39 % d’entre elles, soit +14 points sur le semestre, contre +5 points à 34 % en moyenne dans l’ensemble des secteurs).
Industrie – Intentions d’investissement pour l’année en cours
Les perspectives pour l’année 2025 se détériorent dans toutes les branches industrielles. Alors que les TPE-PME de l’Industrie se montraient plus confiantes en l’avenir que celles des autres secteurs au printemps 2024, elles font désormais part des mêmes inquiétudes que les autres. L’indicateur prévisionnel d’activité chute de 10 points à −2, et s’écarte sensiblement de sa moyenne de long terme (+21). Il recule le plus fortement dans l’agroalimentaire et les biens d’équipement (−13 à −15 points). Il recule plus modérément dans les biens de consommation et les biens intermédiaires (−7 à −8 points), qui ont plus souffert en 2024. Dans ce contexte, les dirigeants prévoient de ralentir leurs embauches en 2025 : l’indicateur perd 10 points sur un an à +7 et passe sous sa moyenne de long terme. L’emploi conserverait un certain dynamisme dans les biens d’équipement, même si moindre que l’an passé (l’indicateur recule certes de 11 points mais s’établit, à +15, au niveau le plus élevé parmi tous les sous-secteurs étudiés, et à son niveau moyen observé entre 2000 et 2023). Les dirigeants s’attendent à une poursuite de la dégradation de leur trésorerie au 1er semestre 2025, le solde d’opinion sur l’évolution de la trésorerie au cours des 6 prochains mois perdant 13 points sur le semestre à −19. L’investissement poursuivrait sont ralentissement en 2025. Les intentions d’investissement diminuent (57 % après 62 %) et l’indicateur prévisionnel sur les dépenses d’investissement recule de 7 points (à +7, soit 9 points sous sa moyenne de long terme).
CONSTRUCTION : les TPE-PME sont en difficulté mais un peu moins que prévu au printemps ; elles ne s’attendent pas à un redressement en 2025
L’activité s’est contractée dans la Construction en 2024 mais les TPE-PME sont moins pessimistes qu’à mi-année. Le solde d’opinion progresse de 2 points sur le semestre à l’inverse des autres secteurs (hors Transports) même s’il reste en recul de 9 points sur un an, soit 15 points sous sa moyenne de long terme. L’indicateur recule fortement sur un an dans le Bâtiment (−11 points, à −6) et s’éloigne ainsi nettement de sa moyenne de long terme (+9). Il est quasi stable dans les Travaux publics, mais à un niveau déjà très bas (−1 point, à −7). Les embauches ralentissent en conséquence : le solde d’opinion sur l’emploi perd 6 points sur un an et s’éloigne ainsi de sa moyenne de long terme (+6). L’emploi affiche un ralentissement plus marqué dans le Bâtiment (−7 points à −7 contre −3 points à +1 dans les Travaux publics). Les difficultés de recrutement, habituellement plus élevées dans ce secteur, diminuent fortement au second semestre 2024 (33 % rencontrent des difficultés importantes, soit −8 points sur le semestre, contre 41 % en moyenne depuis 2000).
Construction – Évolution de l’activité pour l’année en cours et la suivante
La situation de trésorerie s’est légèrement dégradée. Le solde d’opinion sur le niveau récent de trésorerie perd 4 points sur un an. Il s’établit proche de sa moyenne de long terme, dans le Bâtiment comme les Travaux publics. 29 % des TPE-PME ont une situation de trésorerie difficile (+1 point sur un an). La rentabilité a diminué en 2024, du fait d’une proportion plus faible de TPE-PME la jugeant bonne (−3 points à 19 %), tandis que celle la jugeant mauvaise reste stable (à 21 %). Elle apparaît toutefois meilleure que dans les autres secteurs, le solde d’opinion étant le plus élevé tous secteurs confondus.
Les taux d’intérêt élevés et la faiblesse de la demande continuent de peser lourdement sur l’investissement du secteur de la Construction. Le manque de débouchés est de loin le premier frein à l’investissement, cité par 63 % des dirigeants, une proportion en nette hausse sur le semestre (55 % en mai 2024) et supérieure à la moyenne tous secteurs confondus (59 %). C’est un frein particulièrement puissant chez les TPE-PME des Travaux publics (70 %). Le coût du financement reste un obstacle majeur (cité par 50 % des TPE-PME contre 45 % tous secteurs confondus), même si moins puissant depuis un an grâce à la légère détente des taux d’intérêt courant 2024. Dans ces conditions, l’investissement diminue. Les TPE-PME sont moins nombreuses à investir (43 % en 2024 après 45 % en 2023) et les dépenses d’investissements s’amenuisent. Le solde d’opinion sur l’évolution des montants investis perd 3 points sur un an à −14, soit 9 points sous sa moyenne de long terme. Le recul est plus important dans les Travaux publics (−8 points à −25, soit 21 points sous sa moyenne de long terme).
La situation ne s’améliorerait pas en 2025 dans le Bâtiment, et se dégraderait même dans les Travaux publics, qui souffrent probablement plus fortement de l’incertitude politique. L’indicateur prévisionnel d’activité se stabilise à −15 dans le Bâtiment et chute de 12 points à −30 dans les Travaux publics, à des niveaux très éloignés de leur moyenne de long terme (de 18 à 23 points inférieurs) et des niveaux observés dans les autres secteurs. Dans cet environnement conjoncturel difficile, l’emploi serait peu dynamique dans les deux branches, sans pour autant s’ajuster dans la même ampleur que l’activité. L’indicateur prévisionnel d’emploi perd 3 points sur un an et s’inscrit à l’équilibre (0), 6 points « seulement » sous sa moyenne de long terme. Les intentions d’investissement pour 2025 se redressent (49 % comptent investir, +3 points sur un an) mais les dépenses d’investissement ralentiraient (solde d’opinion en baisse de 3 points à +1). Elles diminueraient même nettement dans les Travaux publics (−10 points à −18).
COMMERCE : Les TPE-PME du Commerce sont les plus en difficulté en 2024 et n’entrevoient pas de reprise en 2025
Le Commerce est le secteur qui voit son activité le plus reculer en 2024. Les dirigeants anticipent en moyenne une baisse de −3,4 % de leur chiffre d’affaires cette année, soit bien plus qu’anticipé à mi-année (−1,9 %). Le solde d’opinion sur l’activité recule de 12 points en un an pour s’établir à −16, au plus bas niveau parmi les secteurs étudiés, loin de son niveau moyen de long terme (+13). L’indicateur recule fortement dans le Commerce et réparation automobile (−23 points sur un an, à −4), où il avoisine sa moyenne historique, ainsi que dans le Commerce de gros (−21 points, à −21), où il s’éloigne en revanche sensiblement de sa moyenne de long terme (+17). Il recule dans une bien moindre mesure dans le Commerce de détail, qui reste toutefois en difficulté : l’indicateur ne perd que 4 points mais s’inscrit 17 points sous son niveau moyen de long terme. En conséquence, les embauches ralentissent (solde d’opinion en baisse de 7 points sur un an à −3), avec de fortes disparités intra-sectorielles. La dynamique d’emploi se serait maintenue dans le Commerce et réparation automobile (solde d’opinion stable sur un an, supérieur de 3 points à sa moyenne historique), elle se serait en revanche affaiblie fortement dans le Commerce de gros (−10 points, 13 points sous sa moyenne de long terme) et dans une moindre mesure dans le Commerce de détail, où l’emploi était déjà peu dynamique (−2 points sur un an, 11 points sous sa moyenne de long terme).
Commerce – Évolution de l’activité de l’année en cours
La situation de trésorerie est globalement stable. L’indicateur de trésorerie récente s’établit à −14 (−1 point sur six mois comme sur un an), soit un niveau toujours supérieur à sa moyenne de long terme (−16). 26 % des TPE-PME du Commerce jugent leur situation de trésorerie difficile (+1 point sur un an). La trésorerie se détériore légèrement dans le Commerce de gros (−4 points sur un an) et apparaît quasi stable dans le Commerce de détail (+1 point), proche du jugement moyen observé entre 2000 et 2023. Elle s’améliore en revanche dans le Commerce et réparation automobile, l’indicateur se redressant de 10 points sur un an à niveau nettement supérieur à sa moyenne de long terme. La rentabilité dans le Commerce est en moyenne en baisse en 2024 (le solde d’opinion recule de 9 points sur un an et s’inscrit ainsi 5 points sous son niveau moyen de long terme).
L’investissement recule. Les TPE-PME sont moins nombreuses à investir (32 % après 36 % en 2023) et les dépenses d’investissement se replient (l’indicateur recule de 8 points sur un an à −14, un niveau de 10 points inférieur à sa moyenne de long terme). La faiblesse de la demande apparaît comme le principal frein à l’investissement fin 2024 (cité par 61 % des TPE-PME, + 4 points en six mois), suivi par le coût du crédit, moins puissant depuis un an (cité par 44 % d’entre elles, −5 points sur le semestre, −14 points sur un an). Le manque de rentabilité est également un obstacle important, en particulier dans le Commerce et réparation automobile (pour 45 % des TPE-PME) et le Commerce de détail (42 %). La concurrence pèse également fortement sur les investissements du Commerce de détail (obstacle cité par 43 % des TPE-PME contre 34 % en moyenne sur l’ensemble des secteurs, une proportion en hausse de 6 points sur le semestre).
Les TPE-PME du Commerce restent peu confiantes pour 2025. L’indicateur prévisionnel perd 4 points sur un an à −5, et s’établit 20 points sous sa moyenne de long terme. Dans le détail, les perspectives se stabilisent à bas niveau dans le Commerce de détail et le Commerce et réparation automobile (indicateur 13 points sous sa moyenne de long terme) et se dégradent dans le Commerce de gros (−5 points, 25 points sous sa moyenne de long terme). Les embauches ralentiraient nettement dans le Commerce de gros, où les perspectives d’activité sont les moins bien orientées, et plus modérément dans le Commerce de détail. La dynamique d’embauches se maintiendrait en revanche dans le Commerce et réparation automobile (indicateur prévisionnel d’emploi en hausse de 5 points, proche de sa moyenne historique).
TRANSPORTS : des dirigeants plus optimistes qu’à mi-année mais une conjoncture encore difficile
L’activité stagne dans les services de Transport en 2024. Le chiffre d’affaires est déclaré quasi stable en 2024. Les dirigeants sont plus optimistes qu’à mi-année. Le solde d’opinion est en hausse de 4 points depuis le printemps. C’est par ailleurs le seul secteur qui enregistre une hausse du solde d’opinion sur un an (+4 points), même s’il reste, à 0, largement inférieur à sa moyenne de long terme (+11). Les créations d’emploi sont peu dynamiques : le solde d’opinion recule de 3 points sur un an à −3, soit un niveau sensiblement inférieur à sa moyenne de long terme (+8).
Transports – Évolution de l’activité et des effectifs pour l’année en cours
La trésorerie s’érode en 2024, principalement au 1er semestre avant une stabilisation, mais reste jugée meilleure qu’en moyenne sur le long terme. Le solde d’opinion sur la trésorerie des 6 derniers mois recule 5 points sur un an à −16, un niveau encore supérieur à sa moyenne de long terme (−21). La rentabilité diminue en 2024. L’indicateur sur le niveau de rentabilité recule de 3 points sur un an à −11 et s’éloigne ainsi de sa moyenne de long terme (-14).
Les dépenses d’investissement sont en repli. Les TPE-PME du secteur sont les plus nombreuses à réaliser des investissements : 56 % d’entre elles ont investi contre 43 % en moyenne tous secteurs confondus, une proportion en légère hausse sur un an (+2 points) mais toujours inférieure à la moyenne 2010-2023 (61 %). Pour autant, les dépenses d’investissement se replient nettement. Le solde d’opinion sur l’évolution des montants chute de 15 points à −17 (contre −6 points à −11 tous secteurs confondus). Les TPE-PME des Transports semblent plus contraintes dans leurs investissements que les autres secteurs, les différents obstacles à l’investissement étant tous cités dans des proportions plus élevées que la moyenne. En particulier, les trois principaux : l’insuffisance de demande (cité par 65 % d’entre elles comme un obstacle important contre 59 % tous secteurs confondus), le coût du crédit (59 % d’entre elles contre 45 % en moyenne agrégée) et la rentabilité trop basse (50 % contre 41 %). À noter que l’insuffisance de fonds propres est un frein de plus en puissant, cité par 38 % des dirigeants (après 33 % il y a 6 mois et 28 % il y a un an) contre 29 % en moyenne tous secteurs confondus (soit −1 point sur un an).
Les perspectives pour 2025 s’améliorent sans décoller. L’indicateur prévisionnel d’activité augmente (+3 points sur un an), à contre-courant de ce qu’on observe dans les autres secteurs (−2 à −15 points). À −9, il reste bien inférieur à sa moyenne de long terme (+5). Les perspectives d’embauches s’améliorent également (+7 points à 0, soit encore 6 points sous sa moyenne de long terme).
TOURISME : L’activité marque un coup d’arrêt après deux années dynamiques de rattrapage post-Covid
L’activité dans le Tourisme freine brutalement. Après deux années de croissance particulièrement dynamique en 2022 et 2023 par rapport aux autres secteurs, en contrecoup du choc plus sévère subi lors de la crise sanitaire, l’activité se replie en 2024. Le solde d’opinion sur l’activité affiche le plus fort recul sur un an (−35 points contre −14 points tous secteurs confondus) et s’inscrit désormais, à −2, sous sa moyenne de long terme (+6). L’emploi ralentit en conséquence, l’indicateur reculant de 12 points sur un an à −4, un niveau désormais inférieur à sa moyenne de long terme (0).
Tourisme – Évolution de l’activité et des effectifs pour l’année en cours
La situation de trésorerie s’est dégradée mais reste jugée plus favorablement qu’en moyenne sur le passé. Le solde d’opinion sur le niveau de trésorerie des 6 derniers mois perd 2 points sur un an et se maintient, à −20, au-dessus de sa moyenne de long terme (−25). 28 % des TPE-PME du secteur jugent leur trésorerie difficile, une proportion en baisse d’un point sur un an. La rentabilité est moins bonne en 2024 que l’année précédente. Le solde d’opinion perd 11 points sur un an à −13 et repasse ainsi sous sa moyenne de long terme (−7).
L’investissement se replie, pénalisé par les taux d’intérêt élevé et la faiblesse de la demande. L’accès des TPE-PME du Tourisme au crédit d’investissement s’est amélioré en un an. Elles restent certes un peu plus nombreuses en proportion à rencontrer des difficultés pour financer leurs investissements (17 % d’entre elles contre 9 à 13 % dans les autres secteurs) mais cette proportion est toutefois assez faible pour le secteur (plus de 25 % en 2019). Le coût du crédit reste un obstacle majeur pour 51 % des dirigeants, une proportion en baisse (−2 points en 6 mois, −10 points en 1 an) mais plus élevée que dans d’autres secteurs (45 % en moyenne tous secteurs confondus). La faiblesse de la demande devient le premier obstacle à l’investissement, cité par 53 % des TPE-PME (+2 points en six mois, +4 points sur un an). Le niveau d’endettement pèse de moins en moins sur l’investissement du secteur : il est considéré comme un obstacle important pour 27 % des TPE-PME du Tourisme, une proportion plus élevée qu’en moyenne tous secteurs confondus (22 %) mais en baisse (−3 points en un an, −12 points par rapport à novembre 2019). Dans ce contexte, les TPE-PME du Tourisme sont moins nombreuses à investir et leurs dépenses d’investissement sont en baisse. 41 % d’entre elles ont investi au cours de l’année 2024, une proportion en nette baisse (50 % en 2023), et le solde d’opinion sur les montants investis recule de 15 points sur un an à −19, un niveau bien inférieur à sa moyenne de long terme (−7).
Les perspectives pour 2025 s’assombrissent. L’indicateur prévisionnel d’activité corrige assez nettement (−15 points à −4) et s’inscrit nettement sous sa moyenne de long terme (+9). L’emploi s’ajusterait en conséquence, l’indicateur prévisionnel perdant là aussi 15 points sur un an pour s’établir, à −5, sous son niveau moyen de long terme (+1). Les perspectives d’investissement pour 2025 sont également mal orientées : les TPE-PME sont moins nombreuses à prévoir des investissements (44 % contre 49 % fin 2023 pour l’année 2024), et le solde d’opinion sur l’évolution future des dépenses d’investissement perd 4 points à +9 (contre +13 en moyenne entre 2000 et 2023).
SERVICES : un secteur un peu moins en difficulté que les autres mais dont l’activité est peu dynamique en 2024 et le resterait en 2025
Les TPE-PME des Services sont les seules à afficher un solde d’opinion sur l’activité en 2024 positif. Les dirigeants restent ainsi plus nombreux en proportion à s’attendre à une hausse (31 %) de leur chiffre d’affaires en 2024 qu’à une baisse (26 %). A +5, le solde d’opinion s’affiche toutefois en recul de 8 points sur le semestre, et s’établit désormais franchement sous sa moyenne de long terme (+19). Les évolutions intra-sectorielles sont similaires. L’emploi ralentit fortement, l’indicateur perdant 7 points sur un an (−11 points sur le semestre) pour s’établir, à +3, 10 points sous sa moyenne de long terme. Ceci reflète la dynamique observée dans les services aux entreprises, tandis que l’emploi conserve un certain dynamisme dans les services aux particuliers (−1 point sur un an, « seulement » 4 points sous son niveau moyen de long terme).
Services – Évolution de l’activité pour l’année en cours
La situation de trésorerie se dégrade au second semestre 2024, plus fortement dans les services aux particuliers. L’indicateur, qui s’était redressé au 1er semestre, se replie au second semestre (−7 points en six mois mais −1 point sur un an). La situation de trésorerie reste jugée à un niveau proche de sa moyenne de long terme. La trésorerie s’érode davantage dans les Services aux particuliers (−7 points sur un an, à un niveau désormais inférieur à sa moyenne de long terme). La rentabilité est jugée moins bonne en 2024 qu’en 2023, dans les deux branches. L’indicateur perd 3 points sur un an à −3, un niveau inférieur à sa moyenne de long terme (+3).
L’accès au crédit s’est durci, tant du côté du financement de la trésorerie (15 % ont rencontré des difficultés pour la financer soit + 3 points sur le semestre) que de celui des investissements (13 % des TPE-PME des Services rapportent des difficultés pour les financer, +3 points sur le semestre également). Ces proportions sont désormais un peu plus élevées que celles observées avant la crise sanitaire. L’augmentation des difficultés de financement s’observe dans les Services aux entreprises, mais plus encore dans les Services aux particuliers. Les TPE-PME du secteur sont moins nombreuses à faire part d’obstacles importants à l’investissement que dans les autres secteurs. La faiblesse de la demande reste le principal obstacle, en forte progression ce semestre. 51 % des TPE-PME la considère comme un obstacle important, une proportion en hausse de 9 points sur un an. Le coût du crédit et la rentabilité apparaissent comme des obstacles plus puissants à l’investissement dans les Services aux particuliers (cités par respectivement 51 % et 43 % des TPE-PME, soit un peu plus qu’en moyenne tous secteurs confondus).
Dans ce contexte, l’investissement ralentit en 2024. Les TPE-PME sont moins nombreuses à déclarer des investissements (37 % après 39 % en 2023, contre 53 % en moyenne entre 2000 et 2023). Le solde d’opinion sur l’évolution des montants investis perd 5 points à −7 et s’inscrit 7 points sous sa moyenne de long terme. L’investissement ralentit aussi bien dans les Services aux entreprises qu’aux particuliers.
Les perspectives d’activité pour 2025 se dégradent mais le secteur resterait le moins affecté. C’est le seul secteur qui affiche un indicateur prévisionnel d’activité positif (+7). Celui-ci est toutefois en recul de 9 points sur un an et bien inférieur à sa moyenne de long terme (+23), laissant attendre une croissance encore peu dynamique, aussi bien dans les Services aux entreprises qu’aux particuliers. Les embauches freineraient en conséquence, reflétant la dynamique attendue dans les Services aux entreprises (−5 points à +13, soit 9 points sous sa moyenne de long terme). L’emploi conserverait son dynamisme dans les Services aux particuliers, l’indicateur se stabilisant proche de son niveau moyen de long terme. La situation financière continuerait de se détériorer légèrement, aussi bien du côté de la trésorerie que de la rentabilité. Les intentions d’investissement sont orientées à la baisse. Les TPE-PME des Services seraient moins nombreuses à investir (42 % comptent investir en 2025, une proportion en baisse de 3 points sur un an) et les dépenses d’investissement sont attendues moins dynamiques (−2 points sur un an à +7), dans les Services aux particuliers essentiellement (−11 points à +5).
1 Le solde d’opinion correspond à la différence entre la part des entreprises anticipant une hausse et la part des entreprises anticipant une baisse lorsqu’il s’agit d’un indicateur en évolution, et à la différence entre la part des entreprises jugeant l’indicateur « bon / aisé » et la part des entreprises le jugeant « mauvais / difficile » lorsqu’il s’agit d’un indicateur en niveau.