La réindustrialisation est un enjeu de souveraineté nationale, qui se joue à l'échelle locale. Notre précédente étude quantifie ces objectifs à l’échelle nationale et recueille la vision des français et des chefs d’entreprise sur le sujet.
En complément de l’action de l’Etat, les régions sont des acteurs clés pour atteindre ces objectifs. Avec leurs spécificités culturelles, géophysiques et historiques, elles ont chacune un rôle à jouer. Notre étude se base sur :
- Des données macroéconomiques,
- Une cartographie du potentiel industriel du territoire,
- Plus de 200 interviews,
- Une enquête auprès de 2 828 industriels et 5 000 français.
Portrait industriel du Grand-Est : entre dynamisme et disparités territoriales
Le Grand-Est est dans le Top 3 des régions industrielles de France
Le Grand Est représente 10 % de la valeur ajoutée industrielle totale de la France en 2021. Par son poids dans le tissu industriel français, elle a un rôle important à jouer pour la réindustrialisation.
Les secteurs de l’agroalimentaire (29 %) et de la métallurgie (19 %) concentrent la majorité des établissements industriels de la région, reflétant la diversité et la richesse des ressources locales.
La région a connu une ouverture nette de 8 sites industriels en 2023. Cela marque un rebond significatif après une période de baisse. Par ailleurs, la région abrite 126 sièges de start-up industrielles, soit 5 % des sièges des start-up industrielles françaises, témoignant d’un écosystème innovant et dynamique.
Au sein de la région se dessine une certaine disparité entre les territoires au niveau de l’écosystème industriel
Le Grand Est est à la fois composé de poches de dynamisme industriel grâce au programme Territoires d’Industrie et de zones en quête d’impulsion.
Par exemple, Sarreguemines, Sélestat, Saint-Avold et Haguenau affichent des taux d’emploi industriel proches de 30 % quand Nancy et Metz qui connaissent des destructions d’emplois industriels et présentent des taux d’emploi industriel sont en-dessous de 10 %.
Le foncier et la faible exposition au risque environnementaux sont les deux points forts du Grand-Est
La région est peu exposée aux risques environnementaux
La région se démarque particulièrement par son fort capital environnemental. Elle connait peu d’événements de sécheresse, de mouvement d’argile, d’inondation mais est la troisième région la plus exposée aux vagues de chaleur.
Le Grand-Est se distingue par ses larges disponibilités foncière
Elle dispose de 318 Ha de sites clé en main (contre 171 Ha en moyenne par région), et est la région la plus pourvue en foncier économique de France avec 1 692 Ha (contre 236 Ha en moyenne par région).
Au sein de la région, les différentes zones ont des pouvoirs d’attractivité disparates
Avec son solde migratoire de +1 320 personnes entre 2014 et 2020, la région est relativement attractive. Néanmoins, la région se place en-dessous de la moyenne nationale en termes d’attractivité (+ 15 912 personnes).
Le niveau d’attractivité résidentielle est très hétérogène au sein de la région : Strasbourg et Reims font partie des 10 % des villes au plus grand potentiel résidentiel, talonnées par Metz, Nancy et Colmar. Ces villes proposent davantage de consultations médicales par habitants que les autres, et ont une offre de services plus large. En parallèle, 17 zones d’emploi connaissent des soldes migratoires négatifs, atteignant – 1259 à Vitry-le-François Saint-Dizier et – 1 045 à Charleville-Mézières.
71% des habitant du Grand-Est accepteraient un emploi industriel
S’ils sont partagé s sur l’empreinte industrielle de leur territoire, les habitants du Grand Est se montrent très favorables au secteur. 68% des sondés affirment que s’ils étaient à la recherche d’une opportunité professionnelle, ils accepteraient un nouvel emploi dans l’industrie.
L’implantation d’un nouveau site industriel est aussi soumise à l’acceptation des riverains. Dans la région, cette acceptabilité est forte pour les secteurs de la pharmacie/santé, du textile et de l’agroalimentaire. Les tendances sont similaires au national et il est possible que les secteurs les plus acceptés soient ceux considérés globalement comme les moins dangereux.
Dans la région, les industriels identifient le manque de compétences comme premier frein à la croissance
Les industriels de la région, comme ceux de l’échantillon France, pointent la pénurie de compétences et la raréfaction du foncier comme les principaux freins à la croissance. Le manque de lieux de vie et de loisirs pour leurs collaborateurs est également une préoccupation majeure.
Le Grand-Est se distingue par son poids industriel, sa diversité sectorielle et son attractivité pour les investissements. Avec des initiatives de réindustrialisation en cours, la région est prête à jouer un rôle de premier plan dans la renaissance industrielle de la France.