La réindustrialisation est un enjeu de souveraineté nationale, qui se joue à l'échelle locale. Notre précédente étude quantifie ces objectifs à l’échelle nationale et recueille la vision des français et des chefs d’entreprise sur le sujet.
En complément de l’action de l’Etat, les régions sont des acteurs clés pour atteindre ces objectifs. Avec leurs spécificités culturelles, géophysiques et historiques, elles ont chacune un rôle à jouer. Notre étude se base sur :
- Des données macroéconomiques,
- Une cartographie du potentiel industriel du territoire,
- Plus de 200 interviews,
- Une enquête auprès de 2 828 industriels et 5 000 français.
L’Île-de-France, c’est 17 % de la Valeur Ajoutée industrielle totale de la France en 2021
La région occupe donc une place importante dans l’industrie française. L’industrie manufacturière représente 5,5 % de l’économie régionale, avec une forte concentration des établissements de plus de 10 salariés dans les secteurs de l’agroalimentaire et de la métallurgie. Ce dernier est notamment stimulé par l’automobile et l’aéronautique.
Malgré une baisse de 3,4 % des emplois industriels entre 2015 et 2022, la région reste un acteur clé pour la réindustrialisation nationale. Chaque bassin d’emploi possède des atouts uniques pour accueillir la future vague industrielle.
27 % des établissements industriels français se créent en Île-de-France
C’est une région particulièrement dynamique. Entre mars et octobre 2024, plusieurs entreprises ont investi dans des projets industriels : GE Healthcare a investi un million d’euros sur son site de Buc pour une ligne d’assemblage supplémentaire, Prova a investi 10 millions d’euros pour un nouveau site à Montreuil, et Nexans a inauguré un site de production à Draveil avec un investissement de 4,5 millions d’euros.
Ses infrastructures logistiques et son offre de foncier rendent la région attractive pour l’industrie
La région se distingue particulièrement par de larges zones de foncier prêt à l’emploi (183 Ha de sites clé en main contre 171 en moyenne par région, et de foncier industriel à préparer 464 Ha de foncier économique contre 236 en moyenne par région).
Elle dispose aussi d’infrastructures bien connectées, facilitant le transport routier et aérien des marchandises. HAROPA PORT Paris, premier port fluvial français et européen, renforce cette connectivité.
La région forme le vivier de talents le plus conséquent du pays
En 2022, la région forme 14 012 élèves en dernière année de cursus en voie professionnelle ou BTS dans des formations liées à l'industrie, soit 18 % des talents du pays*, notamment grâce aux IUT offrant des formations spécialisées (logistique et gestion de production industrielle, science des matériaux, compétences pratiques en mécanique, qualité, maintenance industrielle). La deuxième réserve de main d’œuvre potentiellement disponible pour l’emploi industriel émane des travailleurs au chômage. Dans la région, le taux de chômage s’apparente au taux de chômage national (7 %).
Une région très attractive dans son ensemble
L’attractivité de la région s’illustre par un solde migratoire de 40 705 personnes entre 2014 et 2020. Elle offre une grande mobilité en transports. Le rayonnement de Paris fait de la région un territoire très attractif pour s’y installer, en témoigne le solde migratoire positif que connait l’ensemble de la région à l’exception de Provins.
Certaines zones d’emploi sont plus exposées aux risques environnementaux que d’autres
Rambouillet, Marne-la-Vallée, Saclay et Versailles sont exposées aux mouvements d’argile et aux événements de sécheresse, tandis que Fontainebleau, Provins et Etampes sont plus épargnées. Evry et Saclay sont vulnérables aux inondations. Fontainebleau, Provins et Etampes présentent une exposition moindre au risque environnemental, parmi les 30 % meilleurs de France.
En majorité, les dirigeants ont besoin de moins de 2 hectares pour réaliser leurs projets d’implantation
75 % des industriels franciliens prévoient une croissance de leur activité dans les trois prochaines années. Près de 56 % des industriels interrogés en Île-de-France qui prévoient de la croissance la traduisent en de nouveaux projets d’implantation en France dans les prochaines années, principalement des extensions d’usines nécessitant moins de 2 hectares par projet.
67 % des franciliens accepteraient un emploi dans l’industrie
Selon notre enquête, les habitants d'Île-de-France se montrent très favorables à rejoindre le monde professionnel de l’industrie. En effet 67 % des sondés affirment que s’ils étaient à la recherche d’une opportunité professionnelle, ils accepteraient un nouvel emploi dans l’industrie.
Du côté des parties prenantes locales, un territoire aura beau avoir du potentiel pour accueillir l’industrie, il restera à convaincre les riverains : dans la région, cette acceptabilité est forte pour les secteurs de la pharmacie/santé, de l’électrique et électronique et du textile.
La pénurie de compétences et la raréfaction du foncier demeurent les principales préoccupations des industriels
Le manque d’infrastructures adaptées est également une préoccupation majeure. L’Île-de-France, malgré les défis, reste un pilier de l’industrie française. Avec des projets d’implantation en hausse et une population prête à s’engager dans l’industrie, la région est bien positionnée pour jouer un rôle central dans la réindustrialisation nationale.