La réindustrialisation est un enjeu de souveraineté nationale, qui se joue à l'échelle locale. Notre précédente étude quantifie ces objectifs à l’échelle nationale et recueille la vision des français et des chefs d’entreprise sur le sujet.
En complément de l’action de l’Etat, les régions sont des acteurs clés pour atteindre ces objectifs. Avec leurs spécificités culturelles, géophysiques et historiques, elles ont chacune un rôle à jouer.
Retrouvez la déclinaison de notre étude sur la réindustrialisation pour la région Nouvelle Aquitaine. Elle se base sur :
- Des données macroéconomiques,
- Une cartographie du potentiel industriel du territoire,
- Plus de 200 interviews,
- Une enquête auprès de 2 828 industriels et 5 000 français.
L’industrie occupe une place importante dans l’économie de la région
Elle représente en effet 13% de l’économie régionale, en termes de Valeur Ajoutée produite. A l’échelle de la France, la Bretagne représente 5 % de la Valeur Ajoutée industrielle totale en 2021. Entre 1995 et 2010, période de désindustrialisation en France, en Bretagne, l'emploi industriel a mieux résisté. Depuis 2015, la région connaît même un rebond des emplois industriels (+6 % jusqu’en 2022).
En 2023, la Bretagne a connu 15 ouvertures nettes de sites industriels. 126 sièges de start-up industrielles, soit 5 % des sièges des 2523 start-up industrielles françaises sont implantés dans la région.
Les secteurs de l'agroalimentaire (41 %) et de la métallurgie (10 %) concentrent à eux seuls la moitié des établissements industriels de plus de 10 salariés. La Bretagne compte des entreprises leaders comme Prestia à Val d’Oust ou Alu Rennais à La Chapelle-des-Fougeretz.
L'empreinte industrielle régionale s'affirme à travers le taux d'emploi dans le secteur
La région se démarque par un taux d'emploi industriel élevé, supérieur à la moyenne nationale, avec un solde de création d'emplois industriels récents positif de 2 804 emplois. Parmi les bassins d'emploi en Bretagne, Lamballe-Armor, Vitré, Quimperlé et Ploërmel affichent chacun plus de 30% d'emplois industriels. La région compte également un site industriel parmi les 100 plus grands de France, Safran Electronics à Fougères (Ille-et-Vilaine), ainsi que trois pôles de compétitivité : Image & Réseaux à Lannion, Pôle Mer Bretagne Atlantique à Brest et Valorial à Rennes.
La Bretagne est relativement peu exposée aux risques environnementaux
Qu’il s’agisse de sécheresses, de mouvements des argiles, de feux de forêt ou encore de vagues de chaleur, la région est moins exposée qu’au niveau national. Elle est davantage exposée aux inondations, notamment pour les zones de Redon, Saint-Malo, Quimperlé et Rennes mais beaucoup moins que la plupart des régions de France.
Ce critère, certes pour le moment peu prioritaire dans la décision d’implantation de site des industriels, demeure un avantage de poids.
La Bretagne mise sur les talents de demain
En 2022, la région forme 3 927 élèves en dernière année de cursus dans des formations industrielles, représentant 5% des talents industriels du pays. Les IUT proposent des formations spécialisées en logistique, gestion de production industrielle, science des matériaux, mécanique, qualité et maintenance industrielle.
Chaque zone d’emploi a des atouts pour accueillir la future vague de l’industrie
Au sein de la région, tandis que certains bassins d’emploi se démarquent par de larges disponibilités foncières (Morlaix, Quimper), d’autres brillent par un écosystème industriel bien implanté (Fougères, Vitré), une réserve de talents industriels (Brest, Lorient), une qualité de vie attractive (Rennes, Vannes) ou encore, un degré d’exposition moindre aux aléas climatiques (Lamballe-Armor, Guingamp).
Que pensent les habitants et industriels bretons de leur industrie ?
Pour les dirigeants d’entreprises industrielles, l’industrie bretonne a résisté à la désindustrialisation, voire prospéré (77%). Les habitants perçoivent moins ce passé industriel : 51 % d’entre eux déclarent que leur territoire n’a jamais été ou n’est plus un territoire industriel.
Pourtant, les habitants perçoivent le phénomène de réindustrialisation, à 42%. Une proportion moindre que pour les dirigeants : 29 % seulement voient un mouvement de réindustrialisation dans leur région.
Les habitants sont favorables à l’industrie dans leur région
Un territoire aura beau avoir du potentiel pour accueillir l’industrie, il restera à convaincre les riverains pour pouvoir s’y implanter. Dans la région, les riverains ont une acceptabilité forte pour les secteurs de l’agroalimentaire, la pharmacie/santé, et l’électrique et électronique.
Par ailleurs, les habitants de la Bretagne se montrent très favorables à rejoindre le monde professionnel de l’industrie : 69 % des sondés affirment que s’ils étaient à la recherche d’une opportunité professionnelle, ils accepteraient un nouvel emploi dans l’industrie.
94 % des industriels bretons sont attachés à leur territoire
94 % des dirigeants de la Bretagne se disent attachés à leur territoire, un chiffre qui dépasse la moyenne nationale qui se situe à 86 %. Cet attachement trouve en partie sa source dans l’histoire personnelle des dirigeants avec le territoire. En effet, 48 % y ont grandi, et 22 % y ont fait leurs études.
75 % des industriels de Bretagne prévoient une croissance de leur chiffre d’affaires
75 % des dirigeants de Bretagne prévoient une croissance de leur chiffre d’affaires dans les trois ans à venir. Ce chiffre est en parfait alignement avec la moyenne nationale. Parmi ces industriels sondés exprimant des prévisions de croissance, 51 % ont un projet de nouvelle implantation.
Les industriels bretons, comme les autres, ont besoin de recruter et de foncier
Les industriels bretons font face aux mêmes défis que dans le reste du pays : les compétences et le foncier sont les principaux pré-requis aux projets industriels.
Cependant, les industriels bretons sont légèrement moins concernés par le manque d’infrastructures logistiques (26 % contre 35 % au niveau national). De même, 20% identifient le manque de lieux de vie pour les collaborateurs, contre 34% au niveau national. Enfin, 17% mentionnent l'isolement par rapport à leur marché, contre 30% au niveau national.