La réindustrialisation est un enjeu de souveraineté nationale, qui se joue à l'échelle locale. Notre précédente étude quantifie ces objectifs à l’échelle nationale et recueille la vision des français et des chefs d’entreprise sur le sujet.
En complément de l’action de l’Etat, les régions sont des acteurs clés pour atteindre ces objectifs. Avec leurs spécificités culturelles, géophysiques et historiques, elles ont chacune un rôle à jouer. Notre étude se base sur :
- Des données macroéconomiques,
- Une cartographie du potentiel industriel du territoire,
- Plus de 200 interviews,
- Une enquête auprès de 2 828 industriels et 5 000 français.
L’industrie occupe une place importante dans l’économie de la région
Entre 1995 et 2010, on observe la même dynamique de désindustrialisation qu’au niveau national. Aujourd’hui l’industrie représente 13,6 % de la valeur ajoutée produite en Centre-Val de Loire. La région maintient une part significative de l’emploi total dans l’industrie (14% en 2022).
La métallurgie, l’agroalimentaire et la plasturgie dominent, représentant plus de la moitié des établissements industriels de plus de 10 salariés. Historiquement, la région a bénéficié de gisements de minerais de fer, favorisant l’essor de la métallurgie. Aujourd’hui, des entreprises comme Catoire Semi et MBDA continuent à faire rayonner ce secteur.
*L’étude nationale Bpifrance – Le Lab fait état d’une part de l’industrie manufacturière dans le PIB de 9,7% en 2023. Pour une granularité régionale et sectorielle pertinente, nous avons pu accéder aux données de VA jusqu’à 2021. Pour rappel, le PIB est la somme des VA, augmentée des impôts sur les produits (dont TVA) et diminuée des subventions sur les produits.
Avec ses 208 hectares de sites clés en main, le foncier est le grand point fort de la région
Sur les 5 familles de critères évalués pour cerner le potentiel de la région, c’est le capital physique qui ressort comme point fort de la région. Le Centre-Val de Loire se démarque par ses vastes zones foncières et ses infrastructures de transport. En effet, cette dernière dispose de 208 Ha de sites clé en main contre 171 en moyenne par région, et de 742 Ha de foncier économique contre 236 en moyenne par région.
De grands axes autoroutiers majeurs comme l'A10 (Paris-Bordeaux), l'A71 (Orléans-Clermont-Ferrand), l'A85 (Vierzon-Tours) et l'A28 (Tours-Le Mans) traversent également la région. Le port sec de Vierzon et la plateforme d'Orléans sont des plateformes multimodales stratégiques pour la logistique. La Loir rend possible le transport fluvial. Enfin, sa proximité à la région parisienne offre des avantages pour le relai international.
Il lui faut relever le défi de l’attractivité
Le solde migratoire négatif de la région (-2 400 personnes entre 2014 et 2020) témoigne de son défaut d’attractivité. Son score de qualité de vie est plus bas que le score national. Pour le redresser, des leviers d’actions existent pour diversifier les commerces implantés ou encore faciliter l’accès aux soins de santé.
Cette situation est compréhensible pour une région en plein essor. Cela constitue en réalité une toile vierge prometteuse pour les urbanistes, les entrepreneurs et les collectivités locales.
Le risque climatique y est important
Le Centre-Val de Loire est une région très exposée aux aléas climatiques, et particulièrement aux événements de sécheresse et aux mouvements des argiles, comparé au reste de la France. En revanche, elle fait partie des régions les moins exposées aux vagues de chaleur. Elle se positionne dans la moyenne en termes de risques d’inondations et d’incendies.
76% des industriels prévoient une croissance de leur activité
76% des dirigeants du Centre-Val de Loire prévoient une croissance de leur chiffre d’affaires dans les trois ans à venir, similaire à la moyenne nationale (75%). Parmi eux, plus de la moitié traduit cela par un projet de nouvelle implantation.
81% des dirigeants du Centre-Val de Loire se disent attachés à leur territoire. Ils privilégient alors souvent l’extension de leurs sites existants plutôt que de déménager ailleurs.
Source : Entreprises : enquête Bpifrance Le Lab auprès de 2 828 dirigeants d’entreprises industrielles - Les Industriels du Centre Val de Loire représentent 113 personnes
Les industriels du Centre-Val de Loire identifient la pénurie de compétences et la raréfaction du foncier comme les principaux freins à la croissance
Bien que la région soit bien dotée en foncier, il est nécessaire d’interroger l’adéquation entre les besoins des industriels et les caractéristiques spécifiques de l’offre de foncier. Le manque de lieux de vie et de loisirs pour leurs collaborateurs est également un frein important.
Retrouvez les spécificités par zone d’emploi directement dans l'étude.