Présentation du partenariat de recherche
Depuis 2020, la doctorante en Economie Noémie Dié, supervisée par David Bounie et Marianne Verdier, contribue au domaine de l’économie digitale et plus particulièrement à la compréhension des projets de Monnaies Numériques de Banque centrale (MNBC).
La majorité des banques centrales dans le monde réfléchissent à numériser leurs espèces. Ce projet d’ampleur est motivé par la sauvegarde de la souveraineté monétaire face à un environnement concurrentiel complexifié, qualifié de “guerre des monnaies”. La sauvegarde de la souveraineté monétaire se joue à deux niveaux. En premier lieu à l’échelle internationale où la guerre des devises profite de la dé-dollarisation croissante. A l’échelle intra-nationale ensuite, où le consommateur utilise principalement des moyens de paiement digitaux privés et fait face à de nombreuses innovations (Stablecoins). La numérisation des espèces offre un moyen de paiement public et comporte en outre de ne nombreux avantages en termes d’efficience des systèmes de paiement et d’opportunité d’inclusion financière.
Plusieurs arbitrages sont nécessaires à la configuration des MNBC, tels que : la manière dont le public y accède, si les détenteurs sont identifiés ou non, l'architecture du système, si la MNBC est fournie directement par la banque centrale ou indirectement par des intermédiaires, son taux de rémunération (qui pourrait être nul). Les différentes configurations possibles de la MNBC modifient chacun différemment la structure de marché des systèmes de paiement.
Le projet de thèse s’attache à apporter une compréhension précise des enjeux et problématiques posés par l’introduction d’une MNBC. Il vise à mettre en évidence les facteurs d’acceptation et d’usage par les utilisateurs, notamment par les entreprises en France. Les résultats des études publiées récemment sur l’adoption des MDBC s’appuient principalement sur des données d’enquêtes réalisées auprès des consommateurs. Or, la diffusion d’un moyen de paiement innovant dépend à la fois des consommateurs et des marchands (Bounie et al., 2016). La littérature économique qualifie le marché des paiements de ‘marché biface’ en raison de la présence d’externalités d’adoption et d’usage entre marchands et consommateurs (voir Rochet et Tirole, 2002).
Présentation de la méthodologie
Plusieurs milliers d’entreprises clientes de Bpifrance ont répondu à une enquête quantitative sur leurs activités et leurs besoins, dont l’analyse permet de compléter la littérature empirique existante sur la substitution des moyens de paiements et la demande pour la Monnaie Digitale de Banque centrale.
Pour aller plus loin
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