Si la conjoncture s’améliore un peu ce semestre dans l’Industrie et le Commerce, les indicateurs pointent malgré tout vers une activité encore morose cette année. Les perspectives se détériorent en revanche dans la Construction, le Tourisme et les Transports. Pour 2026, les perspectives s’assombrissent dans le Tourisme et restent dégradées dans la Construction, elles sont plus favorables dans l’Industrie et les Services.
INDUSTRIE : malgré une légère révision à la hausse des perspectives ce semestre, les TPE-PME anticipent une activité encore peu dynamique en 2025, qui s’accompagne d’une situation de trésorerie moins favorable que par le passé. Dans ce contexte, l’investissement se replierait. Pour 2026, les dirigeants restent prudents.
L’activité des TPE-PME industrielles reste morose en 2025, malgré une embellie sur le semestre. Le solde d’opinion est en hausse sur six mois dans toutes les industries, sauf dans celle des biens d’équipement. Toutefois, il reflue sur un an dans l’ensemble des branches, en particulier dans l’Industrie Agroalimentaire (IAA) et des biens d’équipement, et reste nettement inférieur à sa moyenne historique. Les carnets de commande se regarniraient d’ici la fin de l’année mais resteraient bas, partant d’un niveau dégradé au 1er semestre. Dans ce contexte, les embauches resteraient moins dynamiques qu’il y a un an et qu’en moyenne par le passé, notamment dans l’Industrie des biens d’équipement.
La situation de trésorerie s’est dégradée sur le semestre et sur un an dans l’ensemble des industries mais plus particulièrement dans l’IAA, où l’indicateur perd 9 points sur le semestre et 16 points sur un an. Elle serait d’ailleurs plus dégradée qu’en moyenne par le passé dans toutes les industries, contrastant avec celle des autres secteurs. La situation de trésorerie ne devrait pas s’améliorer d’ici la fin de l’année. À -11, le solde d’opinion relatif à l’évolution anticipée progresse de 8 points sur 6 mois mais perd 5 points sur un an et s’établit 7 points en-dessous de sa moyenne historique. Les difficultés d’accès à un crédit de trésorerie progressent peu en moyenne dans l’Industrie (+1 point sur le semestre et sur un an), mais augmentent significativement dans l’IAA (+7 points).
Les TPE-PME industrielles revoient leurs dépenses d’investissement à la baisse en 2025. 52 % d’entre elles ont investi ou comptent le faire cette année, soit 5 points de moins qu’il y a un an et 6 points de moins qu’en moyenne historique. L’investissement se replierait le plus dans l’IAA : la part des TPE-PME qui investissent perd 11 points sur un an (à 54 %) et l’indicateur relatif à l’évolution des montants investis chute de 18 points (-18 soit 17 points en-deçà de sa moyenne historique). La concurrence et les marchés stagnants sont des obstacles à l’investissement de plus en plus prégnants pour les TPE-PME de cette industrie.
S’agissant des perspectives pour 2026, les dirigeants sont prudents. À +22, l’indicateur prévisionnel est plus élevé qu’en moyenne tous secteurs confondus (+13) mais reste nettement inférieur à sa moyenne historique (+33). Les TPE-PME de l’IAA et de l’Industrie des biens de consommation sont nettement moins confiantes qu’il y a un an et qu’en moyenne par le passé.
CONSTRUCTION : Malgré une conjoncture de nouveau en dégradation cette année, la situation financière des TPE-PME de la Construction n’est dans l’ensemble pas alarmante à ce stade.
L’activité se dégraderait de nouveau en 2025. Le solde d’opinion diminue de 7 points sur six mois (-5 points sur un an) et tombe 21 points sous sa moyenne de long terme. Les perspectives s’assombrissent davantage dans le bâtiment (-8 points sur six mois, -7 points sur un an et -23 points relativement à sa moyenne historique) que dans les travaux publics (respectivement -2 points, +2 points et -11 points). Bien que peu dynamiques, les embauches seraient plus résilientes que l’activité.
Contrairement aux autres secteurs, la situation de trésorerie dans la Construction s’est améliorée au cours des six derniers mois et est meilleure qu’en moyenne par le passé quel que soit le sous-secteur. Mais les perspectives restent mal orientées. Malgré une hausse ce semestre, le solde d’opinion reste inférieur de 6 points à sa moyenne de long terme. Le constat est similaire s’agissant de la rentabilité.
Les investissements se tasseraient dans la Construction mais dans une ampleur moindre qu’en moyenne tous secteurs confondus. Les taux d’intérêt constituent un frein bien moins prégnant qu’il y a un an. Les perspectives s’améliorent toutefois dans les Travaux publics.
Les perspectives d’activité restent dégradées en 2026. Les dirigeants sont moins pessimistes qu’il y a un an mais restent moins confiants qu’en moyenne par le passé. Les perspectives pour l’an prochain se dégradent surtout dans les Travaux publics : l’indicateur perd 8 points sur un an, et s’établit 7 points sous sa moyenne de long terme.
COMMERCE : Les TPE-PME du Commerce anticipent une activité encore peu dynamique cette année, ainsi qu’en 2026. C’est le cas en particulier de celles du Commerce de gros, qui prévoient une activité bien moins dynamique qu’en moyenne par le passé.
Les TPE-PME du Commerce voient leurs perspectives s’améliorer sur le semestre, même si l’activité resterait atone en 2025. Le solde d’opinion progresse de 8 points sur six mois mais stagne sur un an à un niveau 20 points inférieur à sa moyenne historique. Cette embellie sur le semestre est portée par le Commerce de détail (+9 points sur six mois et +11 points sur un an) et le Commerce de gros (+9 points mais -4 points sur un an). Les perspectives restent toutefois nettement plus dégradées qu’en moyenne par le passé du côté du Commerce de gros, où l’indicateur est inférieur de 27 points à sa moyenne historique (contre -8 points pour le Commerce de détail). Dans le Commerce et Réparation automobile, la conjoncture se détériorerait sur le semestre et sur un an, mais les perspectives restent proches de celles formulées en moyenne par le passé.
Le niveau de trésorerie s’est légèrement dégradé ces six derniers mois et sur un an, mais reste proche de celui observé en moyenne par le passé. En perspective, les TPE-PME du Commerce sont moins pessimistes qu’il y a six mois ou un an, sauf dans le Commerce/Réparation automobile. L’indicateur reste toutefois en territoire négatif, à -11, soit 5 points en-deçà de sa moyenne de long terme.
Les TPE-PME du Commerce revoient à la baisse leurs dépenses d’investissements, en particulier dans le Commerce de gros où la part de celles qui investissent cette année baisse de 8 points sur un an (contre une part stable dans le Commerce de détails et en hausse de 3 points dans le Commerce/Réparation automobile) et où les montants investis se tassent davantage (solde d’opinion en baisse de 10 points sur un an, contre -1 point et -7 points).
Les TPE-PME du Commerce anticipent une activité peu dynamique en 2026. À +12, le solde d’opinion stagne sur un an à un niveau inférieur de 12 points à sa moyenne de long terme. Contrairement aux TPE-PME du Commerce de gros ou du Commerce et réparation automobile, celles du Commerce de détail entrevoient des perspectives un peu meilleures qu’il y a un an et qu’en moyenne par le passé.
TRANSPORTS : Une activité et des embauches peu dynamiques cette année, et des investissements en net repli, pénalisés notamment par la montée de la concurrence.
Après avoir stagné l’an dernier, le niveau d’activité se dégraderait dans les services de Transports en 2025. À -4, le solde d’opinion perd 4 points sur le semestre mais gagne 2 points sur un an et rejoint un niveau inférieur de 11 points à sa moyenne historique. Les embauches seraient également peu dynamiques.
La situation de trésorerie ces six derniers mois est restée proche de celle observée en moyenne historiquement, et ne s’en éloignerait pas d’ici la fin de l’année. À -10, le solde d’opinion augmente de 12 points sur le semestre (-6 points sur un an) et rejoint un niveau similaire à sa moyenne historique. Contrairement aux autres secteurs, les TPE-PME des Transports sont moins pessimistes que l’an dernier s’agissant de l’évolution de leur rentabilité, après néanmoins une nette dégradation en 2024.
Les TPE-PME des Transports sont nettement moins nombreuses à investir cette année (35 %, -10 points sur un an soit la plus forte baisse derrière le secteur du Tourisme), et les montants investis se tasseraient de nouveau. Le solde d’opinion stagne sur un an à un niveau inférieur de 12 points à sa moyenne historique, à -20. La concurrence devient un obstacle à l’investissement bien plus puissant que l’an dernier, citée par 50 % des TPE-PME (+14 points sur un an), la proportion la plus élevée parmi l’ensemble des secteurs. Le coût du crédit y est également plus contraignant qu’ailleurs (59 % contre 41 %).
Les TPE-PME sont prudentes pour 2026. L’indicateur prévisionnel d’activité diminue de 2 points sur un an et reste inférieur à sa moyenne de long terme (+10 contre +15).
TOURISME : Le niveau d’activité se dégraderait de nouveau cette année, pesant fortement sur la rentabilité et les investissements des TPE-PME. Les perspectives s’assombrissent pour 2026.
L’activité se dégraderait de nouveau dans le secteur du Tourisme. À -7, Le solde d’opinion recule de 5 points en 6 mois, et affiche la plus forte baisse sur un an parmi l’ensemble des secteurs (-19 points). Il s’inscrit 13 points sous son niveau moyen de long terme. Ainsi, les embauches seraient à l’arrêt.
La rentabilité se dégraderait significativement en 2025, après avoir relativement résisté l’an dernier. A -15, le solde d’opinion chute de 8 points sur six mois et de 15 points sur un an (soit la plus forte baisse tous secteurs confondus), et tombe 12 points en-deçà de son niveau moyen de long terme. La situation de trésorerie des six derniers mois s’est détériorée mais demeure proche de celle observée par le passé. Elle y resterait proche jusqu’en fin d’année.
L’investissement se replierait en 2025. 29 % des TPE-PME du Tourisme investissent cette année, soit 12 points de moins qu’il y a un an (la plus forte baisse observée par secteur, et 19 points de moins qu’en moyenne historique). Les montants investis se replieraient également. La faible rentabilité est devenu un obstacle important à l’investissement des TPE-PME du secteur. 47 % d’entre elles se disent concernées, soit 5 points de plus qu’il y a un an, devenant le 2e obstacle le plus puissant derrière la faiblesse de la demande (48 %).
Les perspectives pour 2026 s’assombrissent. L’indicateur prévisionnel d’activité chute de 14 points, à -1, et s’inscrit nettement sous sa moyenne de long terme (+18). Les perspectives d’emploi sont également mal orientées.
SERVICES : Un secteur un peu moins en difficulté que les autres mais dont l’activité reste peu dynamique en 2025.
Les TPE-PME des Services affichent des perspectives un peu plus favorables que dans les autres secteurs. C’est le seul secteur où le solde d’opinion demeure en territoire positif, à +5 (stable sur le semestre). L’indicateur perd néanmoins 8 points sur un an et s’établit à un niveau inférieur à sa moyenne historique (+18). La conjoncture dans les Services aux ménages pèse sur l’ensemble du secteur : l’indicateur perd 6 points sur le semestre (-18 points sur un an) et s’établit en territoire négatif, à -1. Du côté des Services aux entreprises, les perspectives s’améliorent un peu sur six mois (+1 point) mais restent moins favorables qu’il y a un an (-6 points).
La situation de trésorerie s’est stabilisée au premier semestre 2025, et ne s’améliorerait pas d’ici la fin de l’année. À -10, le solde d’opinion gagne certes 2 points sur six mois mais perd 3 points sur un an et s’établit 6 points en-deçà de sa moyenne historique. La situation de trésorerie ne serait pas plus défavorable dans les Services aux ménages qu’à ceux aux entreprises.
Les investissements se tasseraient, en particulier du côté des Services aux entreprises, où la part des TPE-PME investissant cette année diminue de 3 points sur un an, à 32 % (contre +2 points dans les Services aux particuliers à 34 %), et où le solde d’opinion relatif à l’évolution des montants investis reflue de 6 points (contre +4 points). La faible rentabilité, la montée de la concurrence et des marchés stagnants sont devenus des obstacles à l’investissement bien plus prégnants pour les TPE-PME des Services aux entreprises, dont la part de celles qui se disent affectées augmente respectivement de 9, 10 et 15 points.
Les perspectives d’activité pour 2026 se dégradent mais les TPE-PME des Services restent parmi les plus optimistes. Si le solde prévisionnel d’activité reflue de 6 points sur un an, il s’établit à +17, soit un niveau plus élevé qu’en moyenne tous secteurs confondus. Toutefois, il reste à un niveau très inférieur à celui observée en moyenne par le passé (+30). Ce constat est vrai aussi bien dans les
Les données de l'enquête