En 2025, la conjoncture continue de se dégrader sur l’ensemble du territoire. Les TPE-PME normandes sont relativement plus préservées.
La Normandie se démarque des autres régions par une activité anticipée quasi-stable cette année. Les TPE-PME de la région anticipent une croissance moyenne de leur chiffre d’affaires de -0,3 %, contre entre -1,1 % et -2,9 % dans les autres régions. L’indicateur d’activité en solde d’opinion s’accroît sur le semestre (+9 points) et rejoint le territoire positif (+2), s’approchant de sa moyenne historique (+5). Il recule néanmoins de 10 points sur un an.
Les perspectives d’activité s’améliorent également sur le semestre dans les régions du versant Ouest de l’Hexagone, notamment dans les Pays de la Loire (+8 points, -4 points sur un an), ainsi qu’en Nouvelle-Aquitaine (+6 points, -1 points sur un an) où l’indicateur est plus proche de sa moyenne historique qu’ailleurs (hors Normandie). La conjoncture s’améliore aussi dans le Grand Est, où le solde d’opinion progresse de 7 points sur six mois et de 1 point sur un an.
A contrario, les perspectives d’activité se détériorent le plus dans les Hauts-de-France. Les TPE-PME tablent sur une croissance du chiffre d’affaires de -2,9 % (soit la croissance la plus faible parmi l’ensemble des régions). En outre, le solde d’opinion perd 9 points sur six mois, et 11 points sur un an. L’activité se tasserait également en Occitanie et en Bretagne, quoique dans une moindre mesure.
Les perspectives d’embauches s’améliorent sur le semestre dans quasiment l’ensemble des régions mais demeurent plus dégradées qu’il y a un an et qu’en moyenne par le passé.
L’indicateur relatif aux embauches cette année s’accroît sur le semestre dans l’ensemble des régions (hormis en Bretagne, cf. infra), de +1 à +7 points selon la région. En revanche, les perspectives restent plus dégradées qu’il y a un an (entre -3 et -15 points sur un an) en qu’en moyenne par le passé (entre 0 et -9 points), quelle que soit la région.
Les perspectives d’embauches sont les mieux orientées en Normandie et en Nouvelle-Aquitaine, où le solde d’opinion progresse de 7 points sur six mois (mais reflue de 6 et 3 points sur un an), pour s’établir à un niveau relativement proche de sa moyenne historique. À l’inverse, les créations d’emplois patinent en Bretagne, où l’indicateur reflue de 5 points sur le semestre, de 7 points sur un an, et tombe 8 points sous sa moyenne historique. Dans les Hauts-de-France et en Île-de-France, les embauches seraient moroses. Le solde d’opinion progresse certes de 1 point (chacun) mais chute de 15 et 11 points sur un an respectivement (-7 et -5 points par rapport à la moyenne de long terme). Les TPE-PME des Pays de le Loire restent prudentes sur leurs embauches, en dépit de perspectives d’activité un peu plus favorables.
Si la situation de trésorerie des TPE-PME se détériore sur un an quelle que soit la région, elle reste plus favorable qu’en moyenne par le passé, sauf en Bourgogne-Franche Comté, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Nouvelle Aquitaine.
Quelle que soit la région, les TPE-PME jugent leur trésorerie passée moins favorable qu’il y a un an (sauf dans le Grand Est où la situation de trésorerie est stable). C’est le cas en particulier dans le Centre-Val de Loire, les Pays de la Loire et la Normandie, où le solde d’opinion se replie de 9 points sur un an. Toutefois, la trésorerie s’améliore sur le semestre dans ces deux dernières régions (+3 points sur six mois chacun), ainsi qu’en Île-de-France, en Bretagne et en Nouvelle Aquitaine. À l’inverse, la situation de trésorerie se détériore sensiblement ce semestre en Bourgogne-France Comté et dans la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, où l’indicateur perd respectivement 10 et 8 points sur six mois.
La situation de trésorerie reste plus favorable qu’en moyenne par le passé dans la plupart des régions, à l’exception de la Bourgogne-France Comté, de l’Auvergne-Rhône-Alpes et de la Nouvelle Aquitaine, où l’indicateur passe légèrement en-deçà de sa moyenne historique (de 1 à 3 points). Les TPE-PME normandes et bretonnes se distinguent par une situation de trésorerie qui demeure nettement plus aisée que par le passé (respectivement +9 et +6 points par rapport à sa moyenne).
Les investissements se tasseraient sur l’ensemble du territoire, en particulier dans le Grand Est.
Le taux de TPE-PME réalisant des investissements diminue partout sur le territoire. Pour celles qui investissent, le solde d’opinion sur l’évolution des montants investis se replie quelle que soit la région, à l’exception de la Bourgogne-Franche Comté où l’indicateur gagne 1 point sur un an et se rapproche de sa moyenne historique (-10 contre -7). Les TPE-PME bourguignonnes sont toutefois nettement moins nombreuses à investir cette année qu’en 2024 (42 %, soit -8 points sur un an).
Les investissements se tasseraient le plus dans le Grand Est, où l’indicateur relatif aux montants investis chute de 15 points et tombe 17 points en-dessous de sa moyenne historique. Ils flancheraient également en Occitanie, en Centre-Val de Loire et en Nouvelle-Aquitaine, qui affichent un solde d’opinion en baisse de 8 à 9 points sur un an, et qui rejoint un niveau inférieur de 11 à 19 points à sa moyenne historique. Si l’indicateur perd 9 points sur un an en Normandie, il s’établit toutefois à un niveau plus proche de sa moyenne historique.
Les investissements reflueraient un peu moins dans les Hauts-de-France, où le taux de TPE-PME qui investissent ne diminue que de 2 points sur un an, et où le solde d’opinion relatif aux montants investis ne baisse que 1 point (mais reste 9 points en-deçà de sa moyenne historique). Ce serait également le cas en Auvergne-Rhône-Alpes et en Île-de-France, où le solde d’opinion reflue modérément (-3 points et -1 point respectivement, pour rejoindre un niveau inférieur de 3 et 7 points à sa moyenne historique).
Les TPE-PME restent prudentes quant à l’évolution de leur activité et de leurs embauches en 2026 et ce, quelle que soit la région.
Si l’indicateur prévisionnel d’activité progresse en Auvergne-Rhône-Alpes (+2 points) et dans les Pays de la Loire (+1 point), il reste nettement inférieur à sa moyenne de long terme (de respectivement 8 et 11 points). Ailleurs dans les autres régions, les TPE-PME sont plus prudentes qu’il y a un an, en particulier dans la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, où le solde d’opinion perd 10 points sur un an, à +10, et s’établit 13 points en-dessous de sa moyenne historique.
Les embauches ralentiraient en 2026 sur l’ensemble du territoire, en particulier en Bretagne, en Occitanie et dans le Centre-Val de Loire, où l’indicateur prévisionnel chute de 10 à 11 points sur un an et tombe à un niveau inférieur de 7 à 11 points à sa moyenne de long terme. Le ralentissement serait moins marqué dans le Grand-Est et en Auvergne-Rhône-Alpes, avec un solde d’opinion affichant une baisse de seulement 2 à 3 points. Dans le Grand Est, mais aussi en Nouvelle-Aquitaine et dans les Hauts-de-France, les anticipations de créations d’emploi des TPE-PME s’éloignent assez peu de celles formulées en moyenne par le passé.
Les données de l'enquête