Les PME représentent 96 % des entreprises exportatrices en France mais sont sous-représentées à l’export
Elles réalisent 34 % du chiffre d’affaires des entreprises françaises mais seulement 12 % des montants exportés. Une proportion qui souligne le rôle clé qu’elles pourraient jouer dans le redressement de la balance commerciale du pays. Les PME de plus grande taille sont davantage tournées vers l’international : 37 % des entreprises d’au moins 10 salariés ont exporté récemment, contre 29 % des très petites entreprises (TPE). Par ailleurs, l’industrie et le commerce se démarquent comme les secteurs les plus exportateurs, tandis que la construction reste largement tournée vers le marché domestique.
L’année 2024 a été marquée par un net ralentissement de l’activité des PME, y compris des exportatrices
Les carnets de commandes se sont allégés, aussi bien sur le marché domestique qu’international, fragilisant les perspectives de croissance. Ce ralentissement a conduit de nombreuses entreprises à ajuster leurs embauches, plus fortement encore chez les PME tournées vers l’exportation. Néanmoins, celles qui exportent régulièrement ont des fondamentaux plus solides que les exportatrices occasionnelles et les non-exportatrices : leur trésorerie est plus favorable, elles sont plus innovantes et investissent davantage.
Si la conjoncture reste fragile, les perspectives d’exportation pour 2025 sont encourageantes
26 % des PME françaises prévoient d’exporter, un chiffre en progression de trois points par rapport à l’année précédente, mais les montants exportés seraient un peu moins dynamiques. La tendance est plus positive pour celles visant des marchés hors Union Européenne, où les exportations conserveraient leur dynamisme. En revanche, les PME centrées sur le marché unique européen anticipent un ralentissement de leurs exportations, alors que la demande européenne, allemande en particulier, est en berne.
Se diversifier pour mieux résister
Les PME seraient plus nombreuses en 2025 à exporter en dehors de l’Union européenne (62 %), même si le marché unique européen reste de la loin la principale région ciblée. L’Amérique du Nord et l’Afrique sont les destinations privilégiées par les entreprises françaises en dehors de l’Union européenne. Cette diversification géographique peut refléter une volonté de réduire la dépendance aux fluctuations économiques européennes et de saisir de nouvelles opportunités dans des marchés en expansion. Les PME prévoyant d’exporter en dehors de l’Union européenne présentent d’ailleurs de meilleures perspectives d’activité pour 2025.
42% des entreprises prévoyant d’exporter en 2025 s’inquiètent des tensions géopolitiques
L’augmentation de la concurrence internationale et le durcissement des politiques commerciales sont également perçus comme des risques importants à l’exportation.
Les risques varient cependant en fonction des destinations. Le non-paiement est une crainte majeure pour les exportations vers l’Afrique, tandis que le durcissement des politiques commerciales inquiète particulièrement celles tournées vers l’Asie et l’Amérique du Nord. À l’inverse, les PME exportant exclusivement au sein de l’UE sont plus nombreuses à ne percevoir aucun risque, mais elles redoutent davantage une faible demande, notamment sur le marché allemand.
93 % des entreprises exportatrices régulières estiment que leur activité à l’international a un impact positif sur leur développement.
Plus elles sont internationalisées, plus cet impact est fort. Les exportatrices régulières qui réalisent plus de 25 % de leur chiffre d’affaires à l’étranger rapportent des bénéfices particulièrement significatifs, 84 % d’entre elles déclarant un impact élevé sur leur activité (contre 32 % chez celles réalisant moins de 5 % de leur chiffre d’affaires à l’export). Les entreprises qui ciblent les marchés hors UE, et l’Asie en particulier, sont plus nombreuses à retirer d’importants bénéfices de leur activité à l’exportation que celles exportant exclusivement en Union européenne, confirmant que l’exportation au-delà des frontières européennes représente une opportunité de croissance plus solide.
Ces résultats rappellent que l’export reste un levier de croissance stratégique pour les PME. Les intentions d’exportation demeurent élevées pour 2025 malgré un environnement international incertain. L’accompagnement des entreprises dans leur démarche exportatrice, la sécurisation des transactions et la diversification des marchés seront des enjeux clés pour renforcer l’internationalisation des PME françaises et regagner des parts de marché.