Déconstruire les quatre idées reçues sur l'entrepreneuriat dans les quartiers prioritaires de la ville
Idée reçue n°1 : les entrepreneurs des quartiers créent plus d'entreprises que la moyenne, mais font également plus souvent faillite
C'est faux ! Ni la première, ni la deuxième partie de cette affirmation n'ont été vérifiées par notre étude. Le nombre de créations d'établissements rapporté à la population active est de 1,7% dans les quartiers, contre 2,1% pour toute la France (source Bpifrance Le Lab, d'après INSEE 2015, dernières données disponibles). En ce qui concerne la pérennité, les entrepreneurs des quartiers n'ont ni plus, ni moins de chances que les autres de faire faillite dans les trois années qui suivent la création d'entreprise. Pour les micro-entrepreneurs, c'est même le contraire ! Les micro-entrepreneurs des quartiers sont plus pérennes que les autres, de façon significative (source Bpifrance Le Lab, d'après SINE INSEE, données entreprises et micro-entrepreneurs, 2017).
Idée reçue n°2 : l'absence de diplôme du fondateur a un impact négatif sur les chances de survie d'une entreprise
C'est vrai… et c'est faux. En effet hors QPV, plus un entrepreneur est diplômé, plus son entreprise a de chance de survie à trois ans. Cependant cette relation ne se vérifie pas statistiquement dans les QPV ; ceci est probablement lié à la prédominance de secteurs, comme la construction, ou le commerce, où la pérennité de l'entreprise est moins dépendante de qualifications universitaires, ou d'études longues (les diplômés niveau BAC et en-dessous sont surreprésentés dans les actifs travaillant pour ces deux secteurs).
Idée reçue n°3 : les entrepreneurs des quartiers se reposent principalement sur leurs ressources personnelles pour développer leur entreprise
C'est vrai ! C'est bel et bien une réalité pour tous les entrepreneurs. La majorité d'entre eux ne font pas appel à l'extérieur pour financer leur démarrage. En revanche ; alors que cela est vrai pour 60% des entrepreneurs hors quartiers, cette proportion passe à 70% pour les entrepreneurs des quartiers (source : enquête réalisée par TMO Régions pour Bpifrance Le Lab, entre mai et septembre 2019. L'intégralité des résultats est disponible sur notre site Internet).
Idée reçue n°4 : les entrepreneurs des quartiers sont plus souvent des personnes anciennement éloignées de l'emploi
C'est vrai… et c'est faux ! C'est donc faux pour les fondateurs d'entreprises, mais vrai pour les micro-entrepreneurs. 64% des micro-entrepreneurs des quartiers étaient anciennement sans activité ou au chômage contre 49% hors quartiers. Ce différentiel montre en partie comment ce statut constitue un moyen de retour à l'activité pour les habitants des quartiers éloignés du marché, et de l'emploi. Pour rappel : le taux d'activité dans les QPV est de 50% (source : rapport de l'Observatoire national de la politique de la ville (ONPV), 2018)
Si la thématique de l'entrepreneuriat dans les quartiers vous intéresse, nous vous recommandons de consulter les autres contenus de notre étude "Libérer tous les potentiels", ci-dessous. Vous pouvez également consulter notre précédente étude sur les "Conditions de la réussite" !