La loi Pacte, adoptée depuis 2019, consacre une innovation juridique en introduisant les notions de raison d’être et de société à mission dans le droit français. Cette évolution vient répondre à de nouvelles attentes vis-à-vis des entreprises. Celles-ci étant en effet perçues comme des acteurs essentiels pour répondre aux enjeux sociaux et environnementaux.
Au-delà de l'idée de contrainte, ces dispositifs permettent de soulever des opportunités. Ils renforcent et encouragent les entreprises à imprimer des engagements forts. Ils permettent aussi de créer de nouveaux leviers de recrutement et fidélisation. Enfin, ils permettent d'ancrer les entreprises dans une démarche d'amélioration continue.
Si travailler sur sa raison d'être et s'inscrire en qualité de société à mission implique un travail de réflexion et d'objectifs propres à chaque entreprise, pour quelles raisons les dirigeants de PME-ETI pourraient-ils se lancer ?
Pourquoi travailler sur sa raison d'être et mission ?
Mission et raison d'être : facteurs de confiance et de mobilisation des équipes
Près d’un Français sur cinq ne perçoit pas l’utilité de son emploi (étude Randstad – 2019) et 55 % des salariés estiment que le sens au travail s’est dégradé ces dernières années (étude Deloitte – 2018).
Dans ce contexte, la définition d’une raison d’être ou d’une mission permet à chaque employé de rattacher son activité aux objectifs explicites du collectif. Cet exercice de transparence participe à renouer des liens de confiance entre la direction et les salariés, tout en précisant la finalité des tâches accomplies par chacun.
Les équipes, en adéquation avec les grands objectifs à poursuivre (financiers et extra-financiers), pourraient alors (re)trouver du sens, voire de la fierté, à exercer leurs métiers. L’engagement vertueux de l’organisation déboucherait dans ce cas sur une mobilisation accrue des individus qui la composent.
Un meilleur aiguillage dans les décisions opérationnelles et stratégiques
La raison d’être et les missions précisent le futur désirable que souhaitent bâtir les parties prenantes de l’entreprise. En ce sens, ces outils permettent de faciliter certains arbitrages en offrant un point d’ancrage aux réflexions des dirigeants, souvent déstabilisés par des injonctions contradictoires. Ils orientent aussi plus largement les chantiers du collectif et peuvent aiguiller, à tous les échelons de l’entreprise, les décisions opérationnelles et stratégiques.
En définissant des propriétés générales à respecter et à conserver coûte que coûte, les PME et ETI se fixent un cap, soulignent les domaines qu’elles gagneraient à explorer et engendrent une dynamique de création positive.
Une raison d'être ou mission apportent un levier de visibilité et de communication
Si la définition d’une raison d’être ou d’une mission n’est pas un exercice marketing, le résultat de ce travail peut contribuer à nourrir l’image positive de l’entreprise. A travers ses engagements, la PME ou l’ETI affirme sa singularité et se rapproche de publics variés (clients, partenaires, candidats, médias…), attachés aux mêmes thématiques. Le pouvoir d’attraction de l’entreprise, et notamment sa marque employeur, en profite.
En se pliant à cet examen réflexif, les entreprises pionnières démontrent en outre leur modernité et leur sensibilité aux enjeux contemporains.
Un moyen de pérenniser une vision de l'entreprise
Beaucoup de dirigeants peuvent trouver des avantages à définir la raison d’être ou la mission de leur PME ou ETI. Les repreneurs peuvent ainsi s’appuyer sur cette démarche pour faire pivoter des modèles d’affaires ou des cultures d’entreprise, et engager de nouvelles dynamiques. Par ailleurs, au moment de transmettre leur entreprise, certains dirigeants peuvent être soucieux de conserver les valeurs ayant guidé leur projet entrepreneurial, même après leur départ. La raison d’être, et davantage encore une mission, peut leur permettre de sanctuariser certaines idées fortes. Enfin, les dirigeants d’entreprises familiales peuvent mettre en valeur leur histoire et leurs engagements dans cette logique de pérenniser leur identité et leurs orientations sociétales.
Si la loi Pacte reconnait désormais la large influence des entreprises sur la société, et les invite à expliciter leurs intentions, les dirigeants demeurent libres de s'inscrire ou non dans cet exercice. Définir sa raison d'être et adopter la qualité de société à mission, au-delà d'une démarche engageante, fait immanquablement émerger de nouvelles pistes de réflexion et d'opportunités.
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