Témoignages de Benoît Lahaye et de Laure Pierrisnard
BENOÎT LAHAYE, ATTILA
- Activité : réparation, entretien et maintenance des toitures
- Chiffre d’affaires : 70M€
- Effectif : 700 collaborateurs (réseau de 87 franchisés)
LAURE PIERRISNARD, CONFISERIE DU ROY RENÉ
- Activité : fabrication et vente de confiseries
- Chiffre d’affaires : 13,2 M€
- Effectif : 90 collaborateurs
Le Lab : Comment voyez-vous votre rôle de dirigeant de PME ?
Benoît Lahaye, Attila : “Selon moi, le rôle du dirigeant, que l’on soit dans l’artisanat, dans une PME ou dans une ETI, est d’avoir une vraie vision, d’avoir un cap à communiquer à ses collaborateurs : « Ok, on fera quoi dans 5 ans ? ». Être clair sur ça, pour préparer les équipes et les emmener vers cette destinée. Ce qui m’anime, c’est la création de richesse partagée ; se dire qu’on se lève le matin et qu’on va faire plein de trucs, avec plein de gens. Cela va avoir du sens, créer de l’emploi, créer de l’innovation, créer de l’envie. L’un des premiers rôles du chef d’entreprise est de donner envie à ses équipes. Mon projet n’est pas de réparer des toitures, mais de faire grandir des individus qui ont pour vocation d’entretenir les toitures. Depuis 10 ans, le pacte social entre les entreprises et les salariés a changé. Les gens disent : « Je veux bien le faire mais donnez-moi envie de m’impliquer, de jouer un rôle central dans l’entreprise ». Certains dirigeants n’ont pas compris qu’il fallait intéresser les collaborateurs pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. L’un des principaux défis en tant que dirigeant de PME est de parvenir à libérer les collaborateurs afin qu’ils comprennent les enjeux et qu’ils s’y investissent. Dans 5 ans, j’aimerais vous dire : « Il y a plein de personnes qui ont envie de travailler dans le groupe Attila. Les gens sont bien dans l’entreprise ; cela leur permet non seulement de grandir, de gagner leur vie, mais également de donner du sens au quotidien”
Laure Pierrisnard, Confiserie Du Roy René : “Il y a d’abord la notion de responsabilité ; qui est omniprésente, qui reste tout le temps ; assumer la direction d’une entreprise est assez différent d’un poste de direction. Le dirigeant est le capitaine, qui doit garder le cap et qui doit avoir la capacité d’assumer ses décisions, mais également de se remettre en question parfois, pour mieux rebondir. Nous avons des choix à faire, qui peuvent être difficiles ; ce que l’on doit toujours garder en tête, c’est l’intérêt de l’entreprise, qui prime sur tout. Il est vrai que le dirigeant est assez seul, parce qu’il est le dernier décisionnaire ; mais le dirigeant qui réussit, c’est celui qui sait s’entourer et qui sait impliquer l’ensemble des collaborateurs dans la transformation de l’entreprise. Il est essentiel que les salariés soient embarqués et que la stratégie soit vraiment partagée et redescendue ; ce n’est pas toujours facile, parce que l’on est souvent pris par l’opérationnel, et qu’il faut beaucoup répéter pour que les gens intègrent bien les enjeux. Mais c’est la clé : les gens ont besoin de comprendre le sens de leur travail. Le dirigeant doit également faire en sorte de ne pas être indispensable à l’organisation, et accepter de ne pas être toujours au cœur des décisions. J’ai vraiment la volonté d’avoir une entreprise qui soit la plus transversale possible, d’éviter une lourdeur verticale et donc de mettre en place une responsabilisation au niveau de chacun. Il ne peut y avoir délégation que s’il y a remontée d’informations, pour permettre un certain niveau de contrôle, et s’assurer que tout le monde bénéficie des informations clés pour avancer.”
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