Thomas Paris, Chercheur enseignant au CNRS et HEC, présente les caractéristiques communes de toutes les industries culturelles et créatives
“Il y a trois caractéristiques communes aux ICC.”
Thomas Paris, Chercheur enseignant au CNRS et HEC
Thomas Paris : “Déterminer une définition unificatrice des ICC est un exercice complexe car il s’agit au départ d’une construction politique. Cependant, il existe trois caractéristiques communes à toutes les industries créatives :
1 - Ce sont des secteurs construits autour de l’acte de création. Le risque constitue une caractéristique structurelle de ces activités : les propositions artistiques ne correspondent pas à une demande préexistante. Les ICC peuvent être définies par le concept d’économie de l’offre, où l’acte créatif consiste à proposer un produit, une œuvre en étant incertain de son succès. Cela se traduit par une surabondance des biens et un taux d’échec élevé ;
2 - Pour toutes les industries créatives, la valeur du bien ne s’arrête pas au produit. Elle se construit dans la rencontre avec le marché. Ces industries peuvent être rattachées au concept de longue traine (1). La consommation de biens créatifs et culturels a une dimension sociale : on veut écouteur de la musique que les autres écoutent, porter des vêtements à la mode pour se distinguer parmi son entourage, voir des films et lire des livres pour en discuter avec ses amis. C’est l’engouement général qui crée une émulation autour des biens culturels et créatifs et contribue à leur succès ;
3 - Dans toutes les industries créatives, la prescription joue un rôle primordial et contribue à créer de la valeur. La surabondance des biens ICC entraîne une perte de repères pour les consommateurs. L’éditeur ne publie pas uniquement des livres, il sélectionne ceux qu’il édite, ne retenant que ceux qui sont les plus intéressants. Le libraire ne vend pas uniquement des livres, il conseille également.”
Thomas Paris, Chercheur enseignant au CNRS et HEC
(1) Selon Chris Anderson, les produits qui sont l’objet d’une faible demande, ou qui n’ont qu’un faible volume de vente, peuvent collectivement représenter une part de marché égale ou supérieure à celle des best-sellers (une grande quantité de produits se vendant chacun en petite quantité).
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