L’érosion de la trésorerie des TPE-PME s’interrompt au dernier trimestre de 2024
Le solde d’opinion sur l’évolution récente de la trésorerie est stable et le jugement moyen des dirigeants sur la situation actuelle de trésorerie de leur entreprise se stabilise. 34 % des dirigeants qualifient leur trésorerie de « difficile ».
Les dirigeants ne prévoient pas de redressement dans les prochains mois, l’indicateur prévisionnel étant stable à bas niveau.
Près d'une entreprise sur cinq rencontre des difficultés pour financer ses investissements et sa trésorerie
La part de dirigeants de PME / TPE rencontrant des difficultés d’accès au crédit de trésorerie se stabilise ce trimestre. 21 % des dirigeants ayant recours au financement de court terme ont rencontré des difficultés pour y accéder.
Les difficultés d’accès au crédit d’investissement se redressent ce trimestre. 19 % des dirigeants en ayant sollicité un ont rencontré des difficultés pour l’obtenir, une proportion en hausse de 4 points ce trimestre.
L'insuffisance de la demande continue d'exercer un frein puissant à la croissance
60 % des dirigeants de PME/TPE perçoivent l'insuffisance de la demande présente et future comme un frein, une proportion stable à un niveau record (hors période Covid).
À l’inverse, les difficultés de recrutement sont de moins en moins contraignantes, citées comme un frein par 37 % des dirigeants (−7 points sur le trimestre), et les tensions sur les approvisionnements se relâchent (40 % des dirigeants déclarent en rencontrer, −8 points sur le trimestre).
Le climat d’incertitude politique inquiète de plus en plus les dirigeants de PME/TPE
61 % des chefs d'entreprise estiment que celui-ci a un impact fort sur l’activité de leur entreprise, une proportion en hausse de 5 points par rapport à l’enquête d’octobre 2024 et de 10 points par rapport à celle d’août.
Dans ce contexte, les dirigeants sont de plus en plus nombreux à prévoir d’annuler leurs projets d’embauches (27 %, soit +8 points sur le trimestre) et d'investissement (26 %, soit +5 points). Seule une minorité envisage de les maintenir (respectivement 39 % et 35 %). Ces proportions sont relativement proches de celles observées en avril 2020, à la fin du premier confinement.
Les entreprises sont plus nombreuses à prévoir d'investir mais les budgets alloués continuent de se contracter
Dans ce contexte de demande toujours affaiblie et d'incertitude politique, et alors que les difficultés d’accès au crédit d’investissement progressent, les TPE-PME révisent à la baisse leurs budgets d'investissement. La proportion de dirigeants prévoyant d’investir se redresse légèrement ce trimestre (47 % pour 2025 après 43 % fin octobre pour l’année 2024), mais elle reste en diminution de 4 points sur un an.
Le solde d'opinion quant à l’évolution des montants investis poursuit son recul pour atteindre un nouveau record plancher (hors année 2020). En conséquence, les TPE-PME revoient leur priorité. Le renouvellement d’équipements reste, de loin, la principale destination des investissements, tandis que leur modernisation et l’extension des capacités de production sont en retrait depuis plusieurs trimestres. 39 % des TPE-PME comptent investir dans leur transition écologique, une proportion en hausse sur ce trimestre, qui reste moins élevé qu’en moyenne en 2023 mais nettement plus élevé qu’avant la crise sanitaire.
82 % des dirigeants jugent leurs démarches administratives compliquées
Interrogés sur le degré de complexité de différentes démarches administratives, 82 % des dirigeants jugent au moins une démarche compliquée. L’application des règlementations environnementales, l’obtention d’une aide publique ou d’un crédit d’impôt et les démarches à entreprendre pour se séparer d'un salarié apparaissent compliquées pour environ 60 % des dirigeants ayant effectué ces démarches au cours des deux dernières années.
La complexité administrative est coûteuse en temps, en particulier pour le dirigeant (pour 74 % d’entre eux) et représente également un coût financier, alors que près de la moitié font appel à des prestations de services extérieures pour effectuer ces démarches.
Les principaux axes d’amélioration identifiés par les dirigeants sont la simplification des formulaires (pour 44 % d’entre eux), la réduction des délais de traitement des démarches par l’administration (44 %) et une plus grande stabilité règlementaire (39 %).
La mise en œuvre des nouvelles obligations environnementales (CSRD et CS3S notamment) est jugée compliquée par 58 % des dirigeants concernés, dont 32 % qui la jugent même très compliquée. Seuls 7 % la trouvent simple. Pour faciliter leur mise en œuvre au sein de leur entreprise, les dirigeants appellent principalement à une simplification des démarches (60 % d’entre eux) et demandent plus de délai pour leur mise en œuvre (38 %).
Les données de l'enquête
Interrogation par voie numérique de 3 940 dirigeants de PME/TPE du 3 au 14 février 2025.
L’analyse en première partie porte sur les 1 316 premières réponses jugées complètes et fiables reçues. L’analyse en seconde partie porte sur 1306 PME/TPE, dont les réponses ont été redressées par taille d’effectif et secteur d’activité.
Champ : PME/TPE des secteurs marchands non agricoles, de 1 à moins de 250 salariés et réalisant moins de 50 M€ de chiffre d’affaires.
Bpifrance Le Lab met en libre accès les données issues de l'enquête menée auprès des chefs d'entreprises (TPE et PME) en Février 2025.