Témoignage de Valérie-Claire Petit, EDHEC Business School, pour l'étude "Vaincre les solitudes du dirigeant"
"Il faut dé-héroïser la solitude, parce que c'est dangereux."
Valérie-Claire Petit, professeur de management et leadership à EDHEC Business School
Valérie-Claire Petit : “ Les dirigeants ne parlent pas spontanément de leur solitude. Le mot est rarement prononcé, à la place ils diront plutôt qu’ils ne sont pas soutenus, qu’ils ne disposent pas de marges de manœuvre... Le problème en France, c’est que la solitude revêt encore pour beaucoup une dimension héroïque, voire romantique. « Seul dans l’arène, prêt à défier le danger ». Il faut absolument dé-héroïser la solitude, parce que c’est dangereux, mais c’est dans notre culture.
Il faut accompagner les dirigeants sur les tabous qui les empêchent de rompre avec la représentation solitaire du pouvoir, de la direction de l’entreprise. Une fois qu’ils auront compris que le pouvoir peut se partager, qu’ils se seront débarrassés de cette représentation héroïque de la solitude qui les empêche de faire à plusieurs, un grand pas sera franchi. Mais ils préfèrent souffrir.
Le dirigeant c’est celui qui souffre dans sa chair. Il y a un gros travail de déconditionnement à faire. Il faut travailler sur l’isolement du dirigeant par rapport aux autres, mais aussi par rapport à lui-même. Il faut qu’il retrouve le contact avec ce qu’il est vraiment, qu’il fasse le lien entre ce qu’il est et ce qu’il fait.
L’erreur que font souvent les dirigeants, c’est de penser qu’ils doivent trouver des solutions seuls, alors que ce qu’on leur demande, c’est de créer les conditions pour qu’une solution émerge.”
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