Interview de Françoise Dissaux Doutriaux : deux questions, deux réponses !
Françoise Dissaux Doutriaux, conseil RH
Le Lab : Qu’est-ce que la solitude du dirigeant ?
Françoise Dissaux Doutriaux : “C’est la responsabilité, d’une part, pas toujours facile à vivre, c’est le doute qu’on ne peut pas toujours exprimer, et c’est la posture que le dirigeant veut ou doit garder. C’est quelque chose d’inhérent à la fonction. Certains dirigeants vont prendre un coach ; d’autres vont s’appuyer sur 1 ou 2 personnes de l’entreprise, qui ne sont pas forcément dans leur cercle immédiat, mais en qui ils ont confiance quand ils se posent des questions, quand ils ont des décisions à prendre. Des relations qui ne mettent pas en jeu ce qu’est le dirigeant. La plus grosse difficulté c’est de ne pas montrer ses doutes. Or le dirigeant doute en permanence. Mais c’est très difficile de montrer ses doutes, le doute est anxiogène pour les autres.”
Le Lab : La solitude du dirigeant de PME est-elle différente de celle du dirigeant d’ETI ou du patron de grande entreprise ?
Françoise Dissaux Doutriaux : “Je pense qu’elle est identique en partie pour les dirigeants de PME et d’ETI. En revanche, dans les grands groupes, la solitude du dirigeant n’est pas la même. Tout dépend de la culture de l’entreprise bien-sûr, mais certains grands patrons se protègent beaucoup derrière leur conseil d’administration, la stratégie… Certains d’entre eux ont un niveau d’engagement très relatif, et moins vous êtes engagé, moins vous souffrez de la solitude. Cela, je l’ai vu de façon flagrante !
La grosse problématique des dirigeants de petites entreprises, c’est la toute puissance. Comme il n’y a personne au-dessus d’eux, comme les collaborateurs n’osent rien leur dire, ils se sentent omnipotents. Et ça les isole encore plus, mais, à la limite, ça leur fait vivre leur solitude beaucoup mieux !”
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