Témoignage de Jalil Benabdillah
"Je suis favorable à une relocalisation intelligente ou maîtrisée"
SDTech est une entreprise engagée dans le développement de l’économie et de la vie citoyenne en Occitanie. Jalil Benabdillah, soutient l’industrie locale et française et est conscient de son importance dans l’autonomie et la souveraineté du pays. Il tient à renforcer et pérenniser un savoir-faire à forte valeur ajoutée.
- Chiffre d'affaires (2019) : 3,2M€
- Effectifs : 50 collaborateurs
Le Lab : La solidarité et la coopération sont des valeurs importantes pour vous, comment SDTech les met-il en oeuvre ?
Jalil Benabdillah : "Je pense que cette tendance a été accélérée avec le Covid-19 et surtout la coopération entre PME et grands groupes. D’ailleurs, nous avançons concrètement dans notre projet dans le domaine pharmaceutique qui devrait se concrétiser dès cette année ou début 2021 au lieu de 2023 dans notre plan de développement initial. Par ailleurs, je suis davantage pour ce qu’on appelle la colocalisation, qui consiste à coopérer avec des partenaires à l’international afin de créer un emploi chez eux qui représente également un emploi chez nous et inversement, pour un partage de profit dans un contexte plus ouvert de développement et de progrès."
Le Lab : La crise sanitaire a paralysé une grande partie de l’économie française, dont votre entreprise SDTech, comment avez-vous vécu cette période de confinement ?
Jalil Benabdillah : "Nous avons vécu un épisode de crise bien avant celui du Covid-19, qui nous a invité à revoir notre organisation. L’année dernière, nous avons été touchés par la crise des gilets jaunes qui a entraîné des problématiques de transport de matières premières et produits finis. En effet, notre activité a pris du retard et nos délais de production ont été prolongés. Cette situation nous a invité à revoir notre logistique et nous avons proposé à nos clients de mettre en place une stratégie d’anticipation et prévoir plus de stocks de matières premières pour prévenir de futurs blocages. De ce fait et à partir du moment où nous avons aperçu les premiers signes de la crise sanitaire, nous avons demandé à nos clients de faire un approvisionnement anticipé, d’autant plus qu’il ne s’agit pas de produits périssables, ce qui nous a permis de ne pas arrêter notre activité pendant le confinement et de gagner en autonomie."
Le Lab : À propos de l’autonomie et de la souveraineté, pensez-vous relocaliser vos activités ?
Jalil Benabdillah : "Avec cette crise sanitaire, les TPE, PME et ETI ont pris conscience du contexte économique international, de l’instabilité géopolitique et de la nécessité de relocaliser certaines activités industrielles. Il ne faut pas faire l’erreur de tout vouloir relocaliser. Je suis favorable à une relocalisation intelligente ou maîtrisée, parce qu’il ne faut pas se tromper non plus de combat, on ne va pas relocaliser des choses que l’on délocalisera dans 3/5 ans… On ne peut pas dire qu’on va tout rapatrier de Chine, ce serait une aberration ! J’espère que l’on va relocaliser seulement des activités industrielles pérennes et économiquement durables à forte valeur ajoutée. Je pense qu’en France, pour avoir plus d’autonomie, il ne faut pas oublier une dimension très importante qui est celle de la maîtrise de la connaissance, des compétences et de l’information. Pour ce faire, il faut savoir non seulement développer des brevets mais surtout savoir les garder et les exploiter au sein du tissu industriel français. C’est ce que nous avons réussi à faire avec mon associé. Nous avons créé une entreprise industrielle en passant par un incubateur d’entreprises au début, afin d’exploiter les résultats de nos travaux de recherche de nos thèses respectives."
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