Laurent Michaud présente les aspects de la transformation digitale du secteur du jeu vidéo, et les effets de la dématérialisation sur la notion de « valeur »
“L’industrie du jeu vidéo est parvenue à éviter le piège de la gratuité”
Laurent MICHAUD, Responsable sectoriel jeux vidéo au sein de l’IDATE
Le Lab : Comment se concrétise la transformation digitale du jeu vidéo ?
Laurent MICHAUD : “La dématérialisation du secteur a commencé au début des années 90 et a impacté 3 composantes :
Les pratiques de jeu se sont transformées. La banalisation des smartphones a permis l’émergence du casual gaming (1).
- Les pratiques de jeu se sont transformées. La banalisation des smartphones a permis l’émergence du casual gaming (1) ;
- Les jeux en ligne et les parties multi-joueurs ont été plébiscités par les utilisateurs ;
- La distribution physique s’est écroulée face aux logiciels dématérialisés et aux jeux en réseau ;
- La conception et la production des jeux se sont ouvertes à la cocréation. Le numérique a permis à de nombreux développeurs indépendants de concevoir leurs jeux."
Le Lab : Cette dématérialisation s’est-elle accompagnée d’une destruction de valeur ?
Laurent MICHAUD : “Dans un 1er temps, le numérique a présenté un manque à gagner pour l’industrie car le téléchargement illégal était une pratique répandue. Mais les industriels du secteur ont su s’adapter rapidement et ont proposé de nouveaux modes de jeux répondant à la forte appétence pour le digital des joueurs. Si l’industrie du jeu sur CD ou Blu-ray a fortement chuté, elle a été compensée par le téléchargement en ligne légal de telle sorte qu’il n’y a finalement pas eu de destruction de valeur. En ce qui concerne le casual gaming, le free-to-play a permis de monétiser des jeux téléchargeables gratuitement en permettant aux joueurs d’acheter des accessoires pour renforcer la puissance de leurs personnages ou les personnaliser.”
Laurent MICHAUD, Responsable sectoriel jeux vidéo au sein de l’IDATE