L’université "entrepreneuriale" : comment favoriser la création d'entreprises "technologiques" issues de résultats des laboratoires de recherche ?
L'université "entrepreneuriale" : une mission au service des PME et ETI
Le monde académique se tourne de plus en plus vers les entreprises non plus seulement les grandes entreprises traditionnellement « clientes » des laboratoires de recherche. Il se structure pour répondre à une demande de progrès, d’innovation indispensable pour adapter l’entreprise et ce quel que soit sa taille, à ses marchés.
A ses deux missions « historiques », la formation (diffusion des connaissances par la construction de compétences « tout au long de la vie ») et la recherche (production de nouvelles connaissances) vient s’ajouter une troisième mission. C’est celle de l’innovation et de l’entrepreneuriat. L’université prend la mesure de sa propre importance pour la diffusion du progrès, la création de start up technologiques. Elle s’ancre encore davantage dans son territoire et son écosystème.
Pour les entrepreneurs des PME et des ETI, elle constitue un réservoir haut de gamme de savoirs et d’innovations dont il est dommage de se priver. Mais la réalité est encore imparfaite, chercheurs et entrepreneurs doivent pouvoir converger.
La collaboration PME - ETI et universités : une collaboration encore embryonnaire
L’Université cherche à renforcer sa troisième mission en développant l’esprit d’entreprise de ses étudiants. Elle monte des formations à l’entrepreneuriat, elle adapte son campus à l’esprit d’entreprise avec la création de lieux totem. Elle intègre des programmes spécifiques nationaux (Pepite) et européens. Elle est entre ses murs et sur son terrain. Logiquement, de façon complémentaire, l’innovation et l’entrepreneuriat se doivent de passer aussi par les entreprises existantes. La question se pose alors des liens qui se tissent avec les PME-ETI. Sont-ils réels, fréquents ?
Dans les faits ces relations sont encore largement insuffisantes et nécessitent de part et d’autre de nouveaux engagements.
Côté université, mettre en place des business developpers pour faire connaitre l’offre des laboratoires et des plateformes technologiques mais aussi identifier et traduire les besoins des entreprises sont de nouvelles fonctions indispensables. Elles matérialiseraient le rapprochement avec les PME et ETI. La collaboration avec des PME et des ETI sur des activités de recherche requiert donc des profils de chercheurs et d’enseignants chercheurs adaptés pour répondre à leurs besoins.
Côté PME, s’ouvrir aux projets collaboratifs, appartenir à des réseaux d’entrepreneurs en lien avec les chercheurs, accepter une temporalité de plus long terme et développer l’appétence scientifique au sein de l’organisation, sont autant de facteurs favorables à leur rapprochement avec les chercheurs universitaires.
La multiplicité des formes de collaborations : des opportunités d'échange
Aux formes « classiques » de collaboration que sont les activités de conseil, d’expertise et de projets de R&D avec les universités, il en existe d’autres encore peu utilisées. Par exemple, les PME traditionnelles ne font qu’insuffisamment appel aux talents formés par les universités. Elles ne possèdent pas les codes pour attirer les jeunes diplômés et simultanément cela ne facilite pas la compréhension des besoins des PME par les Universités. De même la formation continue dispensée par les universités est largement méconnue des entreprises.
Des initiatives universitaires sont de plus en plus fréquentes pour faciliter ce rapprochement jeunes diplômés et PME, des exemples en sont donnés dans le livre blanc. Ces initiatives s’appuient aussi sur d’autres acteurs locaux, institutionnels ou non. Pour faciliter les rapprochements entre le monde de l’entreprise et celui de la recherche, il convient également que cette dernière soit lisible. La création de filières d’excellence universitaire, de « marque » procéderait d’une mission prioritaire et formalisée dans la stratégie de l’université.
La troisième mission de l'université : un tremplin pour l'innovation
Dans une économie dont les technologies deviennent indispensables à la survie et au développement de l’entreprise notamment petite, moyenne mais aussi de taille intermédiaire, la troisième mission de l’université est une opportunité formidable. Pour peu que les langages communs soient trouvés que l’attention aux codes des uns et des autres existe, l’université dans sa troisième dimension peut constituer un formidable réservoirs de savoirs et de talents pour l’entreprise.
L’existence de lieux de rencontres, la mise en place d’intermédiaires « médiateurs », soucieux des synergies potentielles et plus largement le rôle de l’écosystème local sont de nature à faciliter ces échanges.
Pour aller plus loin vous pouvez télécharger la synthèse du livre blanc ou bien la totalité des travaux ici : http://www.newpic.fr/02proj2019deeptechs.html