Les messages-clés de l'ouvrage : dix points saillants à retenir et les perspectives
(1) Traduction française de la synthèse extraite de Dorothée Kohler et Jean-Daniel Weisz, Der deutsche Mittelstand in Frankreich: Wenn Wirtschaft Politik Macht, Wiesbaden, Springer Gabler, 2019.
La France est-elle un marché périphérique ou un territoire stratégique pour les leaders mondiaux du Mittelstand allemand ? La globalisation et la ruée vers l’Asie et l’Europe de l’Est de nombreuses entreprises du Mittelstand industriel ont probablement contribué à donner de la France la représentation d’un territoire décentré au regard des facteurs de localisation orientés best cost. Les entretiens menés invitent à faire l’hypothèse d’un recentrage de ces entreprises sur la France.
- Quand les champions cachés deviennent visibles. La conduite de ces entretiens est une première dans un monde du Mittelstand qui cultive généralement le secret et qui ne souhaite pas faire état publiquement des ressorts de sa stratégie, des succès remportés, des difficultés rencontrées, ou encore de ses questionnements sur l’avenir. Il semblerait pourtant que les champions cachés cherchent désormais à être plus visibles.Ce livre est le témoin d’un changement de posture de certains dirigeants... (retrouvez la suite dans l’étude complète) ;
- Site France : nouveau territoire d’opportunités. La conduite de ces entretiens est une première dans un monde du Mittelstand qui cultive généralement le secret et qui ne souhaite pas faire état publiquement des ressorts de sa stratégie, des succès remportés, des difficultés rencontrées, ou encore de ses questionnements sur l’avenir. Il semblerait pourtant que les champions cachés cherchent désormais à être plus visibles.Ce livre est le témoin d’un changement de posture de certains dirigeants... (retrouvez la suite dans l’étude complète) ;
- Être compétitif : reprofilage des chaînes de valeur. Un grand nombre des dirigeants interviewés insistent sur l’évolution d’un marché des équipements de plus en plus concurrencé par la Chine et la Turquie sur le segment des machines standards. Les marges, Saint Graal du Mittelstand, s’érodent. Une concurrence solide qui se double d’une transparence sur les prix de vente via les plateformes d’e-commerce comme Amazon ou Alibaba. Tous les dirigeants ont insisté sur le rôle crucial de l’offre de services autour du produit dans laquelle ils investissent massivement. La différenciation et les marges se font de moins en moins sur les produits eux-mêmes mais sur l’accompagnement et les solutions pour résoudre concrètement les problèmes des clients en temps réel… (retrouvez la suite dans l’étude complète) ;
- Le développement d’un marché 4.0 en France. Composantes de l’ADN du Mittelstand et facteurs clé de succès, l’intégration verticale poussée à l’extrême et l’indépendance sont érigées au rang de vertus cardinales. Certains fabricants d’équipements disposent de leurs propres fonderies (KSB, SEW) et une large partie de l’intégration des équipements de production est encore réalisée en interne pour garder la main sur des savoir-faire stratégiques. Pourtant, au fil de la discussion, nous avons perçu chez certains des dirigeants, un questionnement naissant sur le bien-fondé de cette maîtrise totale. Comment parvenir à conserver cette hégémonie sur toute la chaîne de valeur dans un environnement où les innovations s’accélèrent, les temps de conception se réduisent, la livraison en temps réel de biens personnalisés devient banale et où les plateformes s’imposent comme de nouvelles infrastructures économiques en capacité de désintermédier la relation avec le client final ?... (retrouvez la suite dans l’étude complète) ;
- Un vivier de ressources humaines rares. L’accélération des innovations, l’augmentation des variétés de produits et la montée en complexité des machines demandent à ces entreprises d’intensifier leurs efforts dans la formation. Centres de formation, show-rooms et émergence de nouveaux lieux comme le Forum du groupe HAGER se multiplient. Ils s’adressent aux clients, aux techniciens, aux prescripteurs (JUNGHEIRICH, HAGER, MULTIVAC), aux installateurs, aux étudiants, aux habitants, aux écoles… (retrouvez la suite dans l’étude complète) ;
- La France : un champ d’expérimentation organisationnelle et managériale. Le modèle traditionnel d’organisation du Mittelstand est d’abord marqué par la proximité avec la famille propriétaire de l’entreprise. Elle va de pair avec une inscription dans la durée et une forte loyauté de l’entreprise vis-à-vis de ses salariés (on ne licencie pas pour des raisons économiques) et des salariés vis-à-vis de l’entreprise (on fait toute sa carrière dans l’entreprise). De nombreux dirigeants ont insisté sur cette différence quasi sociétale avec les entreprises cotées prises dans une logique de court terme et où les actionnaires sont le plus souvent des personnes abstraites… (retrouvez la suite dans l’étude complète) ;
- L’invention d’une forme hybride de dialogue social. Le regard des dirigeants interviewés est critique sur leur propre perception. « Au départ, vous avez l’impression que tout est différent, mais dans les faits les différences sont moindres. » Certains vont jusqu’à dire qu’il faut démystifier la France… (retrouvez la suite dans l’étude complète) ;
- A la recherche de la créativité, de l’inventivité et de l’innovation de rupture. Les Français sont admiratifs d’un modèle Mittelstand qui a doté l’Allemagne d’un tissu dense d’entreprises moyennes. En retour, les Allemands ont une très haute opinion de la capacité de créativité et d’invention des équipes françaises. Ils nous envient notre vivier de startupeurs. Le Mittelstand est conscient que sa culture de l’innovation incrémentale, toujours un petit mieux de la même chose, cette « perfection du banal », ne lui permettra pas de développer suffisamment vite de nouvelles applications, de nouvelles fonctionnalités. Certains Mittelständlers interviewés ont déjà réalisé l’acquisition d’une startup française, d’autres se penchent avec attention sur les opportunités d’acquisition… (retrouvez la suite dans l’étude complète) ;
- L’ouverture à la compétitivité relationnelle. Dans la vision classique, le Mittelstand promeut l’autofinancement, la stratégie de focalisation et l’intégration verticale. Il redoute le capital-investissement, il écarte la bourse, la diversification à outrance et l’externalisation des savoir-faire… (retrouvez la suite dans l’étude complète) ;
- Quand l’économie fait de la politique… Les entreprises du Mittelstand industriel, souvent mal connues au-delà des frontières de leurs branches, sont profondément insérées au sein d’un tissu économique et social local qu’elles contribuent à animer. Leur réticence à délocaliser pour de simples logiques de coûts, leur attachement à une culture locale qui fonde aussi leurs avantages compétitifs, en bref, la symbiose entre leur tissu socio-économique originel et leur culture d’entreprise en font déjà des acteurs politiques à cette échelle. Au niveau national et européen, des fédérations comme le BVMW ou des fondations comme la Stiftung Familienunternehmen sont chargées de défendre leurs intérêts et de mettre en avant leurs valeurs… (retrouvez la suite dans l’étude complète)
Pour approfondir le sujet, n'hésitez pas à consulter l'ouvrage ! Retrouvez ci-dessous la préface de Nicolas Dufourcq, Directeur Général de Bpifrance.