Ce qu'il faut retenir

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LA FRANCE RESTE ATTRACTIVE POUR L’INDUSTRIE

Les stratégies d’internationalisation des groupes français sont régulièrement invoquées parmi les multiples raisons de la désindustrialisation. Elles sont plus axées sur le déploiement de la production hors des frontières que celles de nos voisins européens. Or, cette enquête montre que 85 % des PME et ETI industrielles ont tous leurs sites de production en France. Interrogées sur leur intention d’investissement et sur la localisation de ces nouveaux sites, 26 % des répondants envisagent d’ouvrir de nouveaux centres de production, dont les trois quarts déclarent vouloir le faire en France.

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SE RAPPROCHER DES CLIENTS EST LA PREMIERE MOTIVATION AUX DELOCALISATIONS

La délocalisation recouvre différentes réalités : déménagement d’usine, extension d’activités existantes ou encore création de nouvelles activités. La délocalisation reste une option pour les industriels, même si elle passe au second plan : 3,5 % des répondants envisagent une délocalisation dans les cinq prochaines années, 24 % disent ne pas savoir.
La première motivation évoquée est la recherche de proximité avec les clients. Les clients sont souvent les premiers à inciter les PME et ETI industrielles à délocaliser, en utilisant l’argument du maintien de la relation contractuelle : 23 % des répondants ont été incités à délocaliser dans les cinq dernières années, dont la moitié pour éviter une rupture de contrat.

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LE SOLDE D’INTENTION EST FAVORABLE AUX RELOCALISATIONS

5 % des répondants déclarent vouloir engager des actions de relocalisation de tout ou partie de leur outil industriel dans les cinq prochaines années. Les difficultés voire les ruptures d’approvisionnement semblent jouer pleinement, puisque c’est la première raison invoquée pour envisager une relocalisation (58% des répondants), au même titre que la réduction des délais et des coûts de transport. Deux motivations s’ajoutent à ces raisons conjoncturelles, : 52 % des dirigeants qui prévoient une relocalisation veulent le faire par conviction et 46 % pour des raisons environnementales et climatiques.

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LES SITUATIONS VARIENT EN FONCTION DE L’ACTIVITE DE L’ENTREPRISE

Les résultats de l’étude laissent apparaître 3 réalités : 25 % des industriels français produisent et s’approvisionnent en France, principalement dans l’agroalimentaire et la construction ; 61 % des PME interrogées produisent en France et s’approvisionnent en tout ou partie à l’étranger. Cela concerne plutôt la fabrication de pièces pour la construction et l’automobile, les engrais et la fabrication de machines pour l’agroalimentaire. Enfin, 13 % produisent et s’approvisionnent en tout ou partie à l’étranger. Ce sont des entreprises très internationalisées, et de plus grande taille ; nous les appelons les « Globalisées ». L’automobile est le premier secteur représenté dans ce sous-échantillon, suivi de l’agroalimentaire et la santé. Ce sont ces industriels pour lesquels les décisions de délocalisation et de relocalisation constituent un réel sujet. Ils sont 9 % à prévoir une délocalisation et 42 % se déclarent indécis. Plus l’entreprise est implantée à l’international, plus ce choix émerge, souvent sous la pression de ses clients. Les entreprises « Globalisées » sont aussi 21 % à vouloir relocaliser.

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LES MOUVEMENTS DE DELOCALISATION ET DE RELOCALISATION DIVERGENT SELON LES FILIERES

Parmi les répondants de la filière automobile (24 % de notre échantillon), 35 % ont été incités à délocaliser dans les cinq dernières années, 4 % veulent délocaliser dans les cinq prochaines et 26 % se disent indécis sur une délocalisation future. 5 % déclarent vouloir relocaliser. La filière de l’aéronautique présente des résultats similaires car les entreprises travaillent souvent pour les deux. 
Des filières s’inscrivent dans une dynamique de relocalisation. C’est le cas de la mode et luxe et de l’agroalimentaire. Parmi les répondants de la filière mode et luxe (17 % de notre échantillon), 10 % pensent relocaliser dans les cinq prochaines années, 7 % ont déjà entamé des actions de relocalisation.
A l’inverse, au sein de la filière santé (21 % de notre échantillon, les PME et ETI industrielles ne semblent pas être dans une dynamique forte de relocalisation : 5 % comptent relocaliser, 16 % ne le souhaitent pas et 73 % ne se sentent pas concernées. Elles sont 27 % à vouloir ouvrir un nouveau site de production, dont un tiers hors de France.